Tunis — Les associations d'observation des élections ont présenté, mercredi, leur programme d'observation de la présidentielle du 6 octobre 2024, ainsi que leur méthode de travail au cours des différentes étapes du processus électoral.
L'Observatoire Chahed participe à travers le projet "Observation du cadre juridique, du parcours des candidats et des contentieux électoraux". L'observatoire déploiera à cet effet 558 observateurs et 48 coordinateurs, a indiqué Naceur Harrabi, directeur exécutif de l'observatoire.
Il a précisé que le projet comprend l'observation du cadre juridique des élections, du parcours des candidats, depuis l'annonce de leur intention de se présenter, des contentieux électoraux, du scrutin et de l'opération de dépouillement des bulletins de vote.
De son côté, Amel Ben Khoud, de l'Association "Jeunesse Sans Frontières", qui observera la campagne électorale en partenariat avec les associations "Centre Méditerranéen Tunisien" et "Ibsar", a indiqué que leur travail sera focalisé sur le respect du principe d'égalité des chances entre les candidats, la participation des jeunes et des femmes, ainsi que leur accès aux campagnes électorales. Selon elle, ces trois associations évalueront la neutralité des fonctionnaires publics et de l'administration, et déploieront 350 observateurs le jour du vote.
Quant au Réseau "Mourakiboun", il déploiera 750 observateurs fixes et 279 observateurs mobiles le jour du scrutin aux abords des centres de vote pour relever toute infraction électorale.
L'Organisation tunisienne de défense des droits des personnes handicapées (OTDDPH) participera à l'observation du jour du vote en déployant 168 observateurs et 24 coordinateurs régionaux pour observer la préparation des centres de vote en termes d'accessibilité et d'accès à l'information et ce, dans plus de 508 centres de vote répartis à travers le pays.
Il est à noter que les associations partenaires de l'observation des élections sont sept associations indépendantes qui, "depuis 2016, travaillent à observer, développer et réformer le système électoral et à instaurer un processus électoral transparent et équitable". Il s'agit de la Coalition Awfia pour la démocratie et l'intégrité des élections, de l'Association Ibsar, de "Jeunesse Sans Frontières", du Réseau "Mourakiboun", de l'Observatoire Chahed, du Centre Méditerranéen Tunisien et de l'OTDDPH).
Pour sa part, Brahim Zoghlami, directeur des programmes de la Coalition "Awfia", a estimé que le cadre général de l'élection présidentielle est marqué par un contexte de polarisation croissante entre les partisans et les opposants au nouveau processus politique, par la faiblesse du rôle des partis politiques et par la présence de candidats potentiels en prison ou faisant l'objet de poursuites judiciaires, ainsi que par le recours répété au décret n°54 dans les poursuites judiciaires.
Il a évoqué la question de l'absence de la Cour constitutionnelle, estimant que "l'absence de la Cour constitutionnelle pose un problème sérieux en cas de vacance de la présidence de la République".