Les éboueurs de la Société municipale d'assainissement sont en grève depuis lundi dernier à cause du retard du paiement de leur salaire du mois de juin. En conséquence, plusieurs quartiers de la capitale sont inondés par les ordures.
Depuis le début de cette semaine, plusieurs quartiers de la capitale sont submergés par des monceaux d'ordures. Les bacs à ordures débordent, déversant leur contenu jusque sur les chaussées. Cette situation a rapidement dégénéré, rendant la vie des habitants insupportable.
Ankorondrano, Andravoahangy, Behoririka, 67ha, Analamahitsy, Anosibe sont des quartiers populaires qui vivent depuis quelques jours dans cet état. Les odeurs nauséabondes se propagent dans l'air, exacerbant les conditions déjà difficiles dues à la pollution atmosphérique causée par les gaz d'échappement des véhicules.
La ville vit dans un grand chaos depuis le début de la semaine, sans qu'aucun responsable au niveau de la Commune urbaine d'Antananarivo ne prenne ses responsabilités pour mettre un terme à ce problème. Cette crise n'est pas sans rappeler des incidents antérieurs. En mars dernier, la ville avait déjà connu une situation similaire.
Mars dernier
Cette nouvelle crise est causée par la grève des éboueurs de la Société municipale d'assainissement, qui a commencé lundi dernier. Les travailleurs protestent contre le retard de paiement de leur salaire du mois de juin. Frustrés par cette situation, certains d'entre eux ont décidé de manifester leur mécontentement en déversant le contenu des bacs à ordures sur les routes, bloquant ainsi la circulation.
Ce fut le cas dans le quartier d'Ankadindramamy. En fait, ce n'est pas la première fois que les éboueurs expriment leur colère cette année. En mars, ils avaient déjà manifesté contre des retards de paiement de plusieurs mois. La répétition de ces incidents met en lumière des problèmes structurels au sein de la gestion municipale des services de propreté.
Maladies
Il va sans dire que la santé publique est menacée par cette accumulation de déchets. Les risques sanitaires ne sont plus à démontrer. Les résidents s'inquiètent des risques d'infection et de maladies respiratoires, intensifiés par les conditions insalubres actuelles. « Déjà que la saison est favorable aux maladies virales respiratoires, l'insalubrité peut aggraver la situation », nous a confié un médecin.
Éventuelle sortie
Par ailleurs, cette crise coïncide avec des rumeurs croissantes sur l'état de santé du président de la délégation spéciale d'Antananarivo, Richard Ramanambitana. Il aurait récemment vécu un problème de santé, alimentant les spéculations sur son avenir à la tête de la municipalité.
Ce contexte pourrait bien être un facteur de plus en faveur de son éventuelle sortie, alors que la ville fait face à l'une de ses crises les plus importantes en matière de gestion des déchets. Quoiqu'il en soit, les autorités locales sont appelées à prendre des mesures urgentes pour en venir à bout. Les habitants, eux, attendent des solutions concrètes pour rétablir la propreté et la sécurité sanitaire de leur ville.
« Nous attendons que l'Etat fasse des efforts pour dégager les ordures hors de notre vue », a lâché Voahangy, une vendeuse de fruits et légumes dans le marché municipal d'Andravoahangy. En attendant, ils continuent de subir les conséquences de cette situation, dans l'espoir d'un retour rapide à la normale.