Herizo Razafimahaleo était un vrai leader. Ses formations, françaises et anglo-saxonnes, lui ont donné une prestance dans sa manière de parler et d'agir.
Il voulait, avec passion, faire de la politique autrement. Mais les générations de la première et deuxième République, et même la nouvelle génération ne l'ont pas suffisamment compris. Ainsi a-t-il connu des périodes où il se sentait injustement victime des votes appelés « ethniques ».
J'avais trois temps forts de discussions avec lui : autour de l'empêchement du Pr Zafy, pendant la table ronde sur l'éthique politique qu'il a organisée et lors des conflits électoraux de 2002. Sans partager entièrement toutes ses idées, je voyais en lui un destin national. Il avait l'étoffe d'un homme d'État.
Ses apparences extérieures cachaient les qualités d'un homme super intelligent, sensible, généreux, attachant. Madagascar a perdu un de ses meilleurs fils capable de redresser la République, fauché par la mort le 25 juillet 2008.