Les ouvriers de Diego-Suarez ont joué un rôle primordial dans la lutte anticoloniale entre les années 1930 et 1950. Les années 1920 ont été marquées par une vague de migration surtout vers les pôles d'attraction comme la grande ville du nord de Madagascar.

Ainsi, des peuples de différentes régions de la Grande île et d'autres pays, notamment les Réunionnais, les Djiboutiens, les Somaliens, y débarquent pour améliorer leur condition de vie. Malheureusement, l'espoir les a quittés une fois sur la terre d'accueil. Certes, le salaire s'est avéré élevé. Mais l'avènement de la crise des années 1930 a eu une répercussion. Les ouvriers de l'arsenal et les entreprises en subissent la conséquence.

En parallèle, l'idéologie communisante ne cesse de gagner du terrain. Prônant la lutte des classes, cette pensée répandue par Ralaimongo et ses compagnons d'arme séduit les travailleurs, et les conduisent à adhérer au concept. Au début, la revendication était d'améliorer les conditions de travail. Mais au fil du temps, la lutte prend une autre dimension à la deuxième moitié des années 1940.

De plus, la ville de Diego-Suarez a toujours été le théâtre d'un carambolage d'idées politiques, voire d'un équilibre de force entre les collaborateurs et les nationalistes. Cependant, le lendemain du second conflit mondial, les ouvriers rejoignent le rang de ces suivants. Après l'insurrection du 29 mars 1947, bien que rien ne se soit passé dans la partie septentrionale, des cortèges d'arrestation ont été effectués.

En effet, la majorité des ouvriers et planteurs figure dans la liste. Depuis, leurs collègues de travail arrondissent les angles pendant 3 années. En 1950, la reprise de la revendication s'avère inévitable. Toutefois, les ouvriers, persuadés de l'échec de leurs aînés, ont uniquement consacré leur combat à leur milieu professionnel.

Entre 1950 et 1953, la ville de Diego-Suarez a été animée par des grèves. Cela, pour sûr, avait caractérisé le processus de la marche vers l'indépendance.