Centrafrique: Le parti d'opposition Urca réclame un remaniement de la nouvelle Constitution

En Centrafrique, à l'occasion du dixième anniversaire de l'Union pour le renouveau centrafricain (Urca), le 24 juillet 2024, le président de cette formation d'opposition a réclamé une modification « de tous les articles qui divisent » dans la Constitution adoptée en août 2023. Anicet Georges Dologuélé a par ailleurs affirmé que l'Urca ne participera aux prochaines municipales « que si les organes qui sont chargés d'organiser ces élections-là sont réformés ». Détails.

À l'occasion de la commémoration de son dixième anniversaire, le parti de l'Union pour le renouveau centrafricain (Urca) a animé le 24 juillet 2024 une conférence de presse à Bangui.

Les cadres dressent un bilan positif de cette jeune formation d'opposition qui occupe aujourd'hui une place importante sur la scène politique de Centrafrique, mais rejettent la nouvelle Constitution d'août 2023 qui, selon eux, divise les fils du pays.

Son président, Anicet Georges Dologuélé, a même pris la décision de ne pas participer aux prochaines élections municipales.

Dans son message présenté à la presse, Anicet Georges Dologuélé a réaffirmé son attachement à l'ancienne Constitution du 30 mars 2016.

« Il faut dépouiller cette Constitution de tous les articles qui divisent »

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Selon ce leader d'opposition, qui a terminé deuxième lors des élections présidentielles de 2020, la nouvelle Constitution d'août 2023 est une menace contre les règles d'un État de droit : « Une Constitution doit être fédératrice. Moi, je suis centrafricain d'origine. Mais, les histoires de binational [la double nationalité peut empêcher d'être candidat à certaines élections, NDLR], ils ont sorti ça simplement parce que s'ils ne sortent pas ça, je vais les battre ! Il faut dépouiller cette Constitution de tous les articles qui divisent ».

Anicet Georges Dologuélé accuse également l'Autorité nationale des élections et le Conseil constitutionnel centrafricains d'être dépendants du pouvoir. Par conséquent, il fixe des conditions quant à sa participation aux élections municipales d'octobre 2024 : « Dans la nouvelle Constitution, le Conseil constitutionnel comprend onze membres. Le pouvoir désigne six membres sur les onze. Il arbitre déjà un camp. Nous n'irons à des élections que si les organes qui sont chargés d'organiser ces élections-là sont réformés. »

Alors que sa crédibilité est remise en cause, l'Autorité nationale des élections clame son indépendance vis-à-vis du pouvoir et continue de mobiliser les fonds pour l'organisation des prochaines élections municipales. De son côté, le gouvernement défend cette nouvelle loi suprême et appelle à l'unité du peuple centrafricain.

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