Afrique de l'Est: Indianocéanie - Les idées de Mahébourg

En ouverture du colloque «Indianocéanie, socle et tremplin» (cf. Chronique VANF 20 juillet 2024), le Professeur Jean Michel Jauze (alors Doyen FLSH, Université de La Réunion) traça la feuille d'une route que nous continuons de parcourir : «Cette démarche de définition de l'Indianocéanie est profondément identitaire.

C'est une démarche de territorialisation, d'affirmation d'un sentiment de partage d'une culture au sens large du terme et d'un espace. L'espace, en tant que production sociale, ne vaut que par ce que les hommes décident d'en faire. Le sentiment d'appartenance à une même communauté ne peut se décréter, il se construit, se forge à partir d'une prise de conscience. Pour cela, il est central de promouvoir, entre les peuples acteurs de cette indianocéanité, ce patrimoine commun qui, une fois reconnu et approprié, peut devenir un puissant ferment unificateur».

Mais, au-delà de la recherche d'une définition de l'Indianocéanie, les participants à ce colloque de 2013 avaient proposé des actions symboliques fortes :

Un drapeau indianocéanien, des masters de l'Océan Indien, un Institut d'études politiques de l'Océan Indien (Pr Yvan Combeau, historien, Université de La Réunion, Directeur de l'Observatoire des Sociétés de l'océan Indien); une télévision et une radio de l'Océan Indien, des formations transversales entre universités de l'Océan Indien, des échanges d'étudiants de type Erasmus de l'Océan Indien (Dr Thierry Malbert, anthropologue, Université de La Réunion) ; développer une section Indianocéanie dans les écoles, impliquant un apprentissage plus intense d'une langue de la région et l'enseignement des grands traits des cultures et de l'histoire, de la géographie et des littératures des sociétés de l'Indianocéanie, créer des laboratoires d'étude et des diplômes universitaires de l'Indianocéanie, organiser des stages en entreprise dans les différentes îles de la région sous l'ombrelle de la COI (Gilbert Ahnee, Dr Issa Asgarally).

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À propos du visa qui fâche, La Réunion pensait dresser une liste de «privilégiés» (businessmen, étudiants, chercheurs, médecins) qui seraient exemptés de visa. Tandis qu'à l'île Maurice, la COI discutait avec la direction du nouvel aéroport l'aménagement d'un couloir d'accueil pour les ressortissants des pays de l'Indianocéanie.

Avisant plus particulièrement notre île-continent, Madagascar, le Pr Laval Jocelyn Chan Low (historien, Université de Maurice) déclarait que «Le peuple de la grande île a laissé des traces parmi toutes les populations de la région. En effet, la population malgache fut la communauté linguistique la plus dispersée de la région et l'influence malgache dans la créolisation culturelle des îles des Mascareignes est prégnante, que ce soit au niveau des chants, des danses, de la littérature orale, de la cuisine, de l'architecture traditionnelle, de la connaissance et de l'usage de l'environnement naturel».

Gilbert Ahnee, un ancien de Madagascar de renchérir en proposant qu'on enseigne une langue commune, tel que le Malgache, et qu'organise des séjours d'immersion linguistique ou culturelle à Madagascar pour les jeunes.

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