Congo-Kinshasa: Sous l'impulsion du Chef de l'Etat - Constant Mutamba déterminé à assainir le secteur judiciaire congolais

Corruption, impunité pour les détourneurs des deniers publics, prolifération des églises, dépravation des moeurs, nuisances sonores, le Ministre de la Justice et Garde des Sceaux est devant un grand chantier. Arrivé à ce poste il y a environ deux mois, Constant Mutamba Tungunga est au four et au moulin pour marquer d'une empreinte indélébile son passage dans ce ministère. Après plusieurs mesures prises et un bon nombre d'injonctions données, il s'est dit déterminé à continuer sur sa lancée, en effectuant un grand ménage au sein de la justice congolaise, et ce, dans le but de matérialiser la vision du Chef de l'Etat Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, qui souhaite voir ce secteur assaini au cours de son second mandat.

A l'occasion du briefing organisé ce mardi 23 juillet 2024, Constant Mutamba et Patrick Muyaya Katembwe, son collègue de la Communication et Médias, sont revenus sur les réformes judiciaires mises en place par le Gouvernement Suminwa, en vue de faire de ce secteur l'une des bases du développement de la RDC.

Concernant la corruption et le détournement, le Ministre en charge de la Justice a annoncé, suite à l'instruction du Président de la République, la mise en place incessamment d'un parquet économique et financier, pour recenser et punir des cas de délit financier.

"La plupart de doléances des justiciables relevaient plutôt des décisions de justice parce qu'il s'agit des jugements iniques, assortis des clauses exécutoires dolosives, qui mettent en mal les entreprises publiques et privées. Malheureusement avec certains juges, magistrats et avocats véreux, il fallait arrêter tout de suite l'hémorragie.

Nous nous sommes également attelés de travailler sur le parquet financier. Lors du deuxième Conseil des Ministres, le Chef de l'Etat nous avait instruit de manière claire, de réfléchir sur la mise en place du parquet économique et financier, en vue de lutter contre la corruption, la délinquance économique et financière. Nous avons travaillé sur le texte que nous avons soumis à la commission permanente de réforme du droit congolais" ; a-t-il indiqué, en réitérant sa volonté d'éradiquer ce fléau en donnant des injonctions, et ouvrant des procédures judiciaires claires, de sorte que les détourneurs des deniers publics répondent de leurs actes, mais surtout qu'ils aient peur de toucher à l'argent de l'Etat.

Par ailleurs, évoquant le sujet sur la surabondance des églises dans les différents quartiers, il a déclaré avoir pris langue avec les responsables des confessions religieuses pour prendre des mesures draconiennes quant à ce. Parmi ces mesures, il y a notamment, l'interdiction d'avoir deux églises dans un rayon de 500 mètres, ainsi que l'attribution des permis d'exercice de culte aux pasteurs en règle avec la loi, dans le but d'y effectuer un toilettage profond.

"Nous avons mis en place une commission après avoir travaillé avec tous les chefs religieux, les prélats catholiques, le président de l'église du Christ au Congo, les responsables des églises de réveil et Kimbanguistes. J'ai rencontré tous les responsables. Cette commission va travailler sur les problèmes drastiques d'assainissement. Les travaux ont été clôturés samedi dernier, et nous avons pris certaines décisions. Entre autres, ne plus trouver plusieurs églises dans un rayon de 500 mètres, pour permettre aux populations et à ceux qui ne croient pas en ces églises de respirer.

Nous avons également introduit le système de permis d'exercice de culte. Tu ne peux te réveiller un bon matin, tu n'as pas fait la théologie, tu n'as pas des pré-requis et te faire appeler pasteur", a fait savoir Constant Mutamba, et a estimé que ces mesures sont importantes pour éviter de nombreuses divisions sociales dues par ce phénomène.

Aussi, Il s'est insurgé contre le spectacle auquel se livrent certains hommes de foi, qui parfois vont jusqu'à s'insulter, oubliant leur statut de leader d'opinions.

Dépravation des mœurs

Le Ministre de la Justice est catégorique : "Nous sommes une société bantoue, traditionnellement congolaise, africaine, et il est hors de question de transiger les valeurs ancestrales. L'Europe a sa culture, nous les africains avons la nôtre. Partant de là, il est inconcevable de voir comment la dépravation des moeurs est mise au-devant de la scène. Il est anormal aujourd'hui que nos enfants aient pris l'habitude de faire l'apologie du sexe sur les réseaux sociaux et à la télé, et ce, peu importe leur orientation sexuelle, hétérosexuel ou homosexuel. Il est hors de question d'accepter que nos enfants puissent copier les antivaleurs à partir de la télé, malheureusement ça a été mal intentionné", a-t-il précisé, en faisant référence à la controverse autour de l'homosexualité.

En outre, l'ancien candidat à la présidentielle de 2023 a affirmé que ce n'est qu'une question de temps pour que ses réformes dans le secteur de la justice soient appliquées et a, par ricochet, noté les encouragements de la population pour la démarche qu'il a entreprise.

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