Sénégal: L'intégration du wolof sur Google Traduction – Entre opportunités et défis pour le pays

Capture d'écran Google Traduction
25 Juillet 2024

Le wolof a été intégré parmi les 110 nouvelles langues dont une trentaine de langues africaines dans le moteur de traduction de Google. L'annonce faite le 27 juin, marque un pas significatif vers l'objectif de Google de construire un modèle d'intelligence artificielle permettant de proposer ses services sur internet dans les 1000 langues les plus parlées au monde.

Pour la communauté des chercheurs spécialisés en intelligence artificielle, cette avancée constitue une opportunité. En effet, le wolof à l'instar de nombreuses langues africaines, est perçu comme une langue à faible ressource en ce qui concerne les données d'entrainement pour les systèmes de traduction automatique.

Selon M. Mahamadane Mboup, Ingénieur data analyste et membre de la communauté de chercheurs spécialisés en Intelligence Artificielle GalsenAI confie à RFI que l'ajout du wolof sur Google Traduction fournira aux chercheurs sénégalais un accès inédit à une base de données enrichie, leur permettant de créer de nouveaux outils et d'explorer des domaines jusqu'à lors inaccessibles.

Ainsi, pour M. Derguene Mbaye, ingénieur de recherche chez Baamtu, toujours interviewé par un confrère de la RFI, l'arrivée de Google sur le marché de la traduction du wolof n'est pas sans conséquences pour les acteurs locaux. Des start-ups technologiques sénégalaises telles que Baamtu, qui développaient déjà des outils de traduction pour le wolof, se retrouvent désormais en concurrence directe avec ce géant américain.

Il propose ainsi des solutions selon lesquelles ces entreprises locales doivent se concentrer sur des services spécialisés et des fonctionnalités innovantes, comme la traduction dans des domaines spécifiques (professionnels ou juridiques) ou la création d'outils vocaux adaptés aux langues africaines tels que la synthèse vocale et la reconnaissance vocale, qui constitueront des atouts supplémentaires.

Par ailleurs, M. Mbaye ajoute qu'à la différence du groupe américain, la structure sénégalaise Baamtu, compte sur ses collaborations effectuées à la fois avec le ministère public et les banques.

À noter aussi que le wolof, langue parlée par la majorité des sénégalais rejoint désormais le catalogue des langues régionales françaises telles que le breton et l'occitan dans Google Traduction. Cette mise à jour inclut également des langues comme le cantonais, le swati, le panjabi, le manx (une langue celtique de l'île de Man) et l'afar, parlée à Djibouti, en Érythrée et en Éthiopie. Google précise que certaines de ces langues comptent plus de 100 millions de locuteurs, tandis que d'autres sont parlés par de petites communautés autochtones ou font l'objet des efforts de revitalisation actif.

Ainsi, l'intégration du wolof sur Google Traduction suscite à la fois de l'enthousiasme et une certaine vigilance au sein de l'écosystème technologique du Sénégal.

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