Son parcours fait la fierté des amateurs de rap à Madagascar : l'artiste franco-malgache de 28 ans, Jyeuhair, tout juste révélé dans le télécrochet « Nouvelle École », s'est hissé jusqu'à la finale de cette compétition de rap diffusée sur Netflix. Alors que les talents malgaches peinent à percer à l'étranger, cet artiste aujourd'hui installé en France est l'un rares à porter les couleurs de l'île sur la scène du rap francophone. Et il ne compte pas s'arrêter là.
De l'aventure de Jyeuhair, l'on retiendra cette entrée fracassante sur scène lors de la demi-finale : des drapeaux aux couleurs de Madagascar flottent dans le public et l'artiste, francophone, galvanisé, finit son morceau par quelques mots de malgache.
L'artiste, né de parents malgaches, a vécu la majeure partie de sa vie en France, mais a toujours baigné dans les sonorités et rythmes de l'île : « C'est un peu tout mon ADN. Disons qu'au-delà du simple fait d'être d'origine malgache, j'entends du malgache, j'entends même du français parler avec l'accent malgache, j'entends de la musique malgache. J'y ai puisé vachement les rythmes et les éléments instrumentaux parfois. C'est une grande partie de ma personne et de mon entité artistique. »
« Je suis content de commencer à remontrer le drapeau de Madagascar »
Rap, pop, chant, danse... Jyeuhair sait tout faire et s'est distingué de ses adversaires par un univers musical à part entière : bercé par le poste de radio de son enfance, avec des classiques de la musique malgache des années 2000 - Jerry Marcoss, Tsiliva ou encore Mika et Davis - se souvient l'artiste. Revendiquer ces influences malgaches sur la scène française est pour le rappeur un devoir.
Il poursuit : « C'est vrai qu'en France, on est musicalement et artistiquement moins présents que d'autres communautés. Je suis content de commencer à remontrer le drapeau et à rappeler aux gens qu'on est là, les gars. Et voilà, on a toutes ces couleurs, on a toutes ces énergies, on a toutes ces ambiances, donc, regardez-nous un peu. Et puis voilà, on va faire notre petit spectacle, on va s'amuser. »
Propulsé dans le monde des grands, l'artiste encore méconnu il y a un mois donnera son premier concert devant le public français à la salle de la Maroquinerie, à Paris, le 1er novembre. Là encore, Jyeuhair n'oublie pas d'où il vient et promet de faire un détour par Madagascar prochainement. L'occasion, dit-il, de « se ressourcer et de créer ».