Ile Maurice: Le chirurgien fait face à un procès pour attentat à la pudeur

Le médecin qui a pratiqué l'intervention chirurgicale sur la magistrate Varsha Devi Biefun-Doorga fait l'objet de poursuites au pénal devant la Cour intermédiaire. Ce consultant en chirurgie plastique, reconstructive, esthétique est accusé de tentative d'attentat à la pudeur qui aurait été commis le 13 juillet 2015 sur une patiente venue consulter à son cabinet.

Le premier procès, appelé pro forma le 16 mai 2017, avait été interrompu le 11 septembre 2020 à la suite du transfert de la magistrate Navina Parsuramen au bureau du Directeur des poursuites publiques (DPP), après que l'accusation et la défense avaient clos leurs dossiers respectifs et que l'affaire était en attente de jugement. Le deuxième procès, commencé le 27 janvier 2021, avait été interrompu en juillet 2023 à la suite du transfert du magistrat Kevin Moorghen au bureau du DPP, après que tous les témoins formels avaient déjà déposé.

Lors du procès contre le médecin, présenté le 9 août devant la magistrate Magaly Lambert-Henry de la Cour intermédiaire, la défense avait soulevé une question de droit en contestant le transfert des avocats du parquet à la magistrature et viceversa. Les avocats estiment qu'une magistrature biaisée en faveur du parquet empêcherait l'accusé de bénéficier d'un procès équitable. La défense avait demandé la suspension définitive du procès pour abus de procédure, arguant que l'accusé ne pourrait bénéficier d'un procès équitable dans un délai raisonnable, conformément à l'article 10(1) de la Constitution.

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Un délai de huit ans s'est écoulé entre l'infraction alléguée le 13 juillet 2015 et l'appel pro forma le 27 juillet 2023, après deux procès avortés. L'affaire est toujours en cour.

Par ailleurs, le Medical Council a initié une enquête pour déterminer s'il y a eu des fautes professionnelles pendant l'intervention chirurgicale. La communauté médicale a été choquée d'apprendre que le médecin en question continue à pratiquer dans une clinique privée, bien qu'il soit interdit d'exercer dans plusieurs autres cliniques et à l'hôpital. En effet, plusieurs plaintes ont été déposées contre lui dans le cadre de sa profession. Des médecins soulignent que l'opération de la magistrate a duré plus de neuf heures, alors qu'une telle chirurgie devrait prendre beaucoup moins de temps.

De plus, la cause du décès, une septicémie due à une perforation intestinale, disent-ils, n'est en aucun cas un «risque naturel de la chirurgie» effectuée. Ce médecin, inscrit au Medical Council depuis 2013, affiche plusieurs de ses réalisations et son parcours international sur son site web officiel. La durée excessive de l'intervention et la cause du décès soulèvent des questions sérieuses parmi la communauté médicale.

Au poste de police de Goodlands

La mère de la magistrate porte plainte pour négligence médicale

La mère de la magistrate Varsha Devi Biefun-Doorga a porté plainte, hier, au poste de police de Goodlands, pour négligence médicale. La famille a aussi décidé de porter plainte contre le chirurgien au Medical Council dans les jours à venir, nous dit son oncle. Le médecin sera interrogé prochainement dans le cadre de l'enquête qui sera ouverte sur ce cas de négligence médicale présumée. La magistrate est décédée le mardi soir 23 juillet, à la suite d'une intervention chirurgicale dans une clinique située dans le nord de l'île. Âgée de 43 ans et mère de deux enfants, Mme Biefun-Doorga était admise dans l'établissement depuis plusieurs jours pour une chirurgie à l'abdomen. L'autopsie pratiquée par le chef du département médico-légal, le Dr Sudesh Kumar Gungadin, et le médecin légiste, le Dr Prem Chamane, a révélé que le décès était dû à une septicémie causée par une perforation de l'intestin. Cette découverte a suscité de nombreuses questions concernant les circonstances entourant l'intervention chirurgicale. Varsha Devi Biefun-Doorga était magistrate à la Cour intermédiaire au moment de son décès, après avoir exercé au State Law Office (SLO). Sa disparition soudaine laisse la communauté judiciaire en émoi et la famille veut comprendre les causes exactes de cette tragédie.

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