Le chef de l'État sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, a appelé, jeudi, à Paris, en France, au " réveil des consciences sur les iniquités persistantes" d'un ordre mondial historiquement dépassé.
"Inspirée par l'idéal olympique, notre rencontre devrait sonner le réveil des consciences sur les iniquités persistantes d'un ordre mondial historiquement dépassé", a-t-il dit lors de son allocution au Sommet pour le sport et le développement durable.
Cet évènement se tient à la veille de l'ouverture officielle des 17e Jeux Olympiques, Paris 2024, qui débutent vendredi et prennent fin le 11 août prochain.
Des dizaines de chefs d'État et de gouvernement ont assisté au Louvre, dans la capitale française, à ce premier sommet international, organisé par l'Élysée et le Comité international olympique (CIO), et consacré à la jeunesse, au sport et au développement durable .
Pour le président de la République, " si nous voulons que les choses changent, il nous faut changer les règles du jeu" qui, régissent les rapports entre les nations.
"Je pense à l'évasion fiscale, aux congés fiscaux abusifs et autres flux financiers illicites qui privent nos pays de ressources vitales au financement du développement. Je pense à la question lancinante du traitement juste et équitable de la dette ainsi qu'au système de notation biaisé sur l'évaluation du risque concernant l'Afrique", a-t-il énuméré.
Le président Faye a aussi évoqué les conditions inéquitables proposées aux pays en développement concernant la transition énergétique, en faisant remarquer que certains partenaires interdisent le financement à l'étranger de sources d'énergie fossile, y compris le gaz, alors qu'ils continuent d'utiliser eux-mêmes des sources beaucoup plus polluantes, comme le charbon.
"Je pense à l'architecture de la gouvernance politique, économique et financière mondiales héritée de la seconde Guerre mondiale, dont la composition des organes et les processus décisionnels ne reflètent plus les réalités de notre temps", a relevé le président sénégalais.
Selon lui, un système qui perpétue le statu quo et ignore les besoins légitimes de sa grande majorité "crée les germes de sa remise en cause et la recherche de voies alternatives".
"La mutation du Groupe des BRICS en un Sud global plus large montre à quel point le système international est contesté, et combien il urge de le réformer pour le rendre plus inclusif, plus juste et plus transparent dans l'intérêt bien compris de tous. La réforme est possible si nous y mettons la volonté politique nécessaire", a souligné le président Bassirou Diomaye Faye.