Une conférence-débat sur le processus de planification financière régionale des secteurs sociaux vitaux de base a mis en évidence les enjeux et les impacts des pressions politiques sur le développement social.
Fortes pressions
Les politiques et les prétendues «priorités» du gouvernement constituent un obstacle au développement des secteurs sociaux. Pour la région Atsimo-Andrefana, seulement 29% de la population ont accès à l'eau potable. Ce chiffre a été communiqué hier lors d'une conférence-débat sur «le processus de planification financière régionale des secteurs sociaux vitaux de base», organisée par l'ONG Action contre la Faim (ACF), l'Agence française de développement (AFD) et l'Action socio-sanitaire Organisation secours (ASOS). Un chiffre alarmant combiné à une faible sensibilisation à l'assainissement et à l'hygiène.
Le président du fokontany d'Ankiembe Bas, dans la commune urbaine de Toliara, a témoigné que son fokontany vit dans l'insalubrité. «Il y a une pression migratoire venant du sud qui espère trouver de meilleures conditions à Toliara. Cependant, ces migrants ne sont pas habitués à utiliser des toilettes, ce qui pose un grave problème d'hygiène pour le fokontany», explique Dadany, chef fokontany. À Sakabera, toujours à Toliara I, près de deux mille habitants disposent de seulement trois points d'eau.
Pour le secteur de la santé, il a été souligné que les politiques et les décisions gouvernementales entravent les plans de travail annuels (PTA) déjà élaborés par les entités régionales. Cela va du processus de recrutement à la mise en place des infrastructures de santé de base dans les localités jugées prioritaires. Pourtant, les CSB (Centres de Santé de Base) sont essentiels au développement de la santé régionale. La malnutrition est un secteur qui nécessite constamment un soutien financier car le nombre d'enfants malnutris augmente chaque mois.
Mentalité
À Ranozaza Ankililoaka, le problème social est criant. «Nos champs et rizières sont infestés de rats. Nous demandons l'aide de l'État car nous avons l'impression de ne plus faire partie de la population de Madagascar. Personne ne nous écoute», s'exclame Zafimandimby, agriculteur. Cela a conduit une responsable de la direction régionale de l'Environnement à expliquer que l'invasion des rats est due aux cultures sur brûlis. Il ne reste plus que 31% de couverture forestière dans la région.
«Comment alors les demandes de tous ces secteurs sont-elles transmises aux différentes autorités hiérarchiques ? À quoi servent les conférences budgétaires régionales ? Comment les priorités régionales sont-elles décidées et lesquelles sont prises en compte ?» Ces questions cruciales ont été posées lors de la conférence d'hier mais aucune réponse satisfaisante n'a été donnée.
Les principaux décideurs tels que le gouverneur, le préfet, le maire, les parlementaires et les directeurs régionaux n'ont pas honoré cette invitation à la discussion. Leurs représentants n'ont pas pu fournir les réponses nécessaires. Alors que la santé communautaire reste une priorité centrale, il est impératif de valoriser les ressources naturelles, d'utiliser efficacement les ressources en eau pour différents usages, d'assurer la responsabilité des autorités régaliennes et de la société civile, ainsi que de promouvoir une planification ascendante et redevable.
La question de la «mentalité», qui résiste souvent au changement et à l'amélioration, a été soulevée et mise en relation avec le concept de discipline. Le procès-verbal de la conférence sera envoyé aux différentes autorités hiérarchiques.