Les réactions se sont enchaînées après la descente organisée du président Andry Rajoelina à Ivato et la tenue du Conseil des ministres spécial contre la corruption à l'aéroport. Hier, Roland Ratsiraka s'est exprimé sur le sujet.
Tambour battant, le président Andry Rajoelina a effectué, ce mardi, une descente organisée à Ivato, à l'issue de quoi, un Conseil des ministres spécial contre la corruption à l'aéroport s'est tenu ce mercredi. En l'espace de 48 heures, le président Andry Rajoelina veut montrer que l'Etat prend les choses en main après la série de plaintes et d'indignations face aux rackets auxquels les usagers font face à l'aéroport d'Ivato depuis des années.
Le locataire d'Iavoloha veut même faire de l'aéroport d'Ivato un modèle dans la lutte contre la corruption. Les réactions ne se sont pas faites attendre. Hier, Roland Ratsiraka, député élu dans le district de Toamasina 1 et non mois un des leaders de la plateforme de l'opposition, Kôlekitifa an'ny Malagasy, était le premier à se prononcer sur le sujet.
« Le Conseil des ministres spécial contre la corruption à Ivato n'est que du cinéma », a-t-il soutenu.
Un détail
Il s'agit en effet de la deuxième descente d'Andry Rajoelina dans cet aéroport après celle du 7 octobre 2019. Entre-temps, la corruption a fait parler d'elle. Le ras-le-bol des usagers s'est même fait entendre jusqu'à Iavoloha, poussant le président de la République en personne à prendre les choses en main. Ce n'est pourtant que de la poudre aux yeux, semble dire l'élu de Toamasina 1.
La lutte contre la corruption devrait aller au-delà d'une simple gesticulation et du cadre de l'aéroport d'Ivato. « La priorité des actions à mener est au niveau des dirigeants, des ministres, du tribunal, des douanes », a indiqué le numéro Un du parti Malagasy Tonga Saina (MTS), tout en précisant que « Ivato n'est qu'un détail ».
En effet, lors de ce Conseil des ministres spécial, le président Andry Rajoelina a voulu donner des exemples. Il a ainsi rappelé que tous les agents impliqués dans ce fléau risquent la radiation du Corps des fonctionnaires.
Impunité
« Le régime orange est caractérisé par l'installation de la culture de l'impunité », a ajouté le leader de la plateforme Kôlekitifa an'i Malagasy. Il n'a pas manqué de rappeler les différentes affaires dans lesquelles les noms des cadres oranges ont été cités. Et, cela remonte au début du premier mandat du président Andry Rajoelina.
« Comment des ministres pris en flagrant délit de corruption peuvent encore se présenter et devenir députés de Madagascar ? », s'est il alors demandé. « Combien de personnalités du régime ont fait l'objet de scandale pour leurs méfaits sans jamais être inquiétés ? », a-t-il poursuivi avant d'enchaîner que « 800 milliards d'ariary du fonds routier ont disparu comme par magie depuis que Rajoelina est au pouvoir mais il n'y a aucune enquête ni explications. » Pour Roland Ratsiraka, « On vit dans le déni et le mensonge au quotidien ».