Le Directeur de l'Agence nationale de l'aquacole (ANA) a effectué hier, mercredi 24 juillet, une visite de travail de quelques heures dans la région de Sédhiou. Cette visite s'inscrit dans le cadre d'une tournée nationale au niveau des antennes et bureaux. Samba Ka est reparti sur un constat quelque peu amer, celui de l'insuffisance des intrants, notamment l'aliment des poissons ; un mal quasi général qui va sans doute nouer les ambitions d'une bonne production et celle de résorber le chômage des jeunes au travers de ces activités aquacoles dans la région de Sédhiou.
Si l'on en croit Samba Ka, le Directeur de l'Agence nationale de l'aquaculture (ANA), «la région de Sédhiou est reconnue pour son potentiel aquacole élevé notamment dans la partie de poisson d'eau saumâtre mais aussi une petite partie de poisson d'eau douce. Ce pôle aquacole de Sédhiou où nous nous trouvons est un excellent projet car en terme de sécurité alimentaire et de création d'emplois cela peut aider à booster le développement local», dit-il.
Du point de vue technique, le Directeur de l'Agence nationale de l'aquacole relève que «c'est un pôle qui est très ambitieux avec 53 bassins de grossissement et 10 bassins de reproduction et d'autres bassins qui ont été faits à l'eau douce. Les bassins de grossissement c'est des bassins de 1000 m2 et ceux de la production sont de 600 m2. Un bassin de 1000m2 c'est 10000 individus, ce qui équivaut à 2 tonnes de poisson à la récolte ce qui donne 4 millions de francs CFA donc cela est un chiffre d'affaire énorme en termes d'économie», a notamment indiqué Samba Ka.
L'INSUFFISANCE DES INTRANTS, «LA BEQUILLE CASSEE» DE L'ANA ?
Malheureusement, se désole-t-il, «ces bassins ne sont pas pleinement exploités, parce que tout simplement ce qui a été identifié comme problème de l'aquaculture au Sénégal a été identifié également ici à Sédhiou, c'est un problème d'intrants principalement l'aliment». Et le Directeur de poursuivre sur le point faible de ce sous-secteur : «le Sénégal ne produit pas d'aliments de poisson. L'aliment de bonne qualité consommé par les poissons vient de l'extérieur et ça coûte extrêmement chère. Au niveau mondial c'est reconnu, l'aliment représente 50% des coûts de production des poissons».
Face à la presse, le Directeur de l'aquaculture a souligné que «l'importation est devenue plus cher. C'est la station qui prend en charge les GIE. Or, même la station n'est pas doté suffisant en aliment donc ça pose un problème». Ce qui, selon Samba Ka, fait que les poissons ne grossissent pas à temps donc toutes les attentes escomptées ne seront pas réalisées. «Il y avait une unité de fabrication qui était là, mais qui ne marchait plus.
Mais en termes de production d'alvin on a des géniteurs 2000 tilapias Guinéensis qui sont capables de fournir ces GIE», en a également fait savoir le directeur de l'ANA. Il a aussi fait ressortir qu'au-delà des GIE qui sont sur cette plateforme, il n'y a qu'une trentaine fermes privées qui sont à l'extérieur qui peuvent également être alimentées en alvin.
DES INDUSTRIELS MIS A CONTRIBUTION
Au sujet des perspectives, le Directeur de l'Agence nationale de l'aquacole rassure qu'ils sont en train de travailler au sein de l'ANA pour régler le problème de l'aliment. «Nous travaillons avec un industriel sénégalais pour qu'il puisse faire des tests avec notre unité de production qui est à Bokhol dans le Nord et si ces tests sont concluants il va commencer à faire une fabrication industrielle au sein de son usine». Et de conclure que la Direction nationale de l'aquaculture est «en train de travailler avec la tutelle afin de booster la production et de contribuer à la création d'emplois».