Un enjeu de taille se profile pour le Cameroun dans le contentieux l'opposant à Sundance Resources Ltd et sa filiale Cam Iron. La décision de la Cour Internationale d'Arbitrage de Paris, attendue pour le 9 septembre 2024, pourrait être compromise par une situation financière préoccupante côté camerounais.
Au coeur du problème : les impayés envers les cabinets chargés de la défense du pays. Le cabinet Jeantet, représenté par Maître Thierry Lauriol, réclame 2 millions d'euros d'honoraires impayés pour la période 2022-2024. Parallèlement, le cabinet FairLinks, responsable de l'expertise technique, demande 375 000 euros pour ses services.
Ces dettes ont des conséquences directes sur la stratégie de défense du Cameroun. FairLinks a suspendu sa mission, privant ainsi le pays d'un rapport d'expertise crucial. De plus, l'État camerounais n'a versé aucune provision pour les frais d'arbitrage auprès de la Chambre de Commerce Internationale, malgré les efforts de ses avocats pour en réduire le montant.
Face à cette situation critique, le gouvernement camerounais a demandé un report de l'audience. Le ministre des Finances, Louis Paul Motaze, a été saisi de l'urgence de la situation. L'enjeu est colossal : en cas de défaite, le Cameroun pourrait être condamné à verser jusqu'à 3000 milliards de francs CFA à Sundance Resources.
Cette affaire met en lumière les défis auxquels font face les pays en développement dans les contentieux miniers internationaux. La capacité à financer une défense juridique de qualité peut s'avérer déterminante dans l'issue de tels litiges, avec des répercussions potentiellement désastreuses pour les finances publiques.
Le temps presse pour le Cameroun. Des négociations urgentes avec les cabinets d'avocats et d'expertise semblent inévitables pour sauver sa défense et éviter une potentielle débâcle financière. Cette situation souligne l'importance d'une gestion proactive des litiges internationaux et des ressources nécessaires pour y faire face.