Tunisie: Formation professionnelle - Journée des lauréats - Une distinction symbolique sans suite !

26 Juillet 2024

Pas plus tard que la semaine dernière, l'Agence tunisienne de la formation professionnelle (Atfp), principal acteur du secteur, avait organisé, à Aïn Ketana, à Grombalia, gouvernorat de Nabeul, la Journée annuelle des lauréats. Soit une cérémonie tenue à l'honneur des plus distingués et ceux ayant, exceptionnellement, réussi la saison de la formation.

Dans le sillage de nos écoles et universités, les centres de formation professionnelle ont eu, eux aussi, à fêter la fin d'année, qui s'est déroulée sur fond d'apprentissage et d'initiation à des métiers et professions fort sollicités, ce dont le marché du travail a toujours besoin.

La palme d'or revient à tous

Ainsi couronnée de succès, l'année de formation 2023-2024 a bien valu la messe. Pas plus tard que la semaine dernière, l'Agence tunisienne de la formation professionnelle (Atfp), principal acteur du secteur, avait organisé, à Aïn Ketana, à Grombalia, gouvernorat de Nabeul, la Journée annuelle des lauréats. Soit une cérémonie en l'honneur des plus distingués et ceux ayant, exceptionnellement, réussi la saison de la formation.

Et partant, la palme d'or n'est pas uniquement l'apanage des diplômés brillants, elle leur revient ex aequo, en signe de récompense, avec tout le staff directeur, des formateurs et des agents d'exécution, qui étaient tous engagés dans l'opération de la formation. Soit une marque d'estime au pluriel. Certes, un travail d'une équipe mobilisée pour l'accomplissement d'un long cursus d'encadrement et d'accompagnement in situ (au sein du centre), mais aussi avec l'entreprise partenaire, sous forme d'un stage sur le tas. Autant dire un mode de formation alternant l'académique et la pratique, basée sur des prérequis nécessaires à l'apprentissage professionnel. L'on parle, ce alors, d'une formation professionnalisante et diplômante.

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On récolte ce que l'on sème

Cette journée des lauréats n'est qu'un vibrant hommage à rendre à l'institution de formation digne de ce nom. Et par conséquent, le jeune diplômé brillant, dont les résultats sont excellents, se trouve, lui aussi, dûment honoré. Toutefois, «l'attestation du diplôme n'est pas en soi une fin, elle constitue plutôt un début prometteur, sur la lancée des compétences déjà acquises, en mesure de conduire vers le chemin de la gloire et de nouvelles réussites», estime Lotfi Dhiab, ministre de l'Emploi et de la Formation professionnelle, à l'ouverture de ladite cérémonie, indiquant que toute fin d'année de formation doit, après évaluation, nous aider à bien préparer la suivante. Ce message d'hommage est adressé également à l'Atfp, la cheffe d'orchestre de tout le dispositif national de la formation professionnelle, ayant à son actif 136 centres sectoriels, avec autant de filières et spécialités déjà enseignées.

Il faut dire, somme toute, que la Journée des lauréats est bien celle de la bonne moisson. Sa symbolique tient parfaitement du sens de la fameuse sentence : «On récolte ce que l'on sème». A vrai dire, tout effort bel et bien consenti mérite d'être récompensé. Afin que nos compétences hautement qualifiées gardent leur éclat et puissent continuer sur la bonne voie.

Ça vaut le coup, mais..

C'est qu'une telle reconnaissance en vaut la chandelle et donne l'assurance à toute promotion de formation, l'incitant à aller de l'avant et mieux forger son profil professionnel. De leur côté, le ministère de tutelle et ses lieutenants, avec en premier rang l'Atfp, l'Aneti (Agence nationale de l'emploi et du travail indépendant) et ses partenaires économiques devraient prendre soin des milliers de diplômés arrivés chaque année sur le marché de l'emploi, sans pour autant y trouver place. D'autres demandeurs supplémentaires sont, depuis longtemps, inscrits sur la liste d'attente. Et on en redemande encore.

Ce constat, faut-il l'admettre, ne date pas d'hier. Le chômage dans les rangs des diplômés de la formation demeure endémique. Et là, l'on peut se demander à quoi sert une telle journée si ces lauréats restent sans emploi, livrés à eux-mêmes? Le revers de la médaille ! Car, un contrat de recrutement ou un sérieux coup de pouce dans la bonne direction ne seraient qu'une belle récompense. Ceci étant, le secteur de la formation, lui aussi, mérite révision.

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