Congo-Brazzaville: Cinéma - Dom Fred reconstitue des histoires africaines riches grâce à la 3D

Né au Congo dans les années 80, Dom Fred est un cinéaste qui a débuté sa carrière dans l'industrie de la publicité télévisée, en utilisant les nouveaux outils numériques et 3D de production.

Premier Congolais de Brazzaville à réaliser des oeuvres de science-fiction et d'animation, Dom a, au cours des 20 dernières années, travaillé sur des vidéoclips et des documentaires à l'échelle internationale grâce à cette technologie numérique. Son film, « Spices Agents the Mysterious Ax », sortie en salle en début juillet est disponible sur Amazon, Prime. Dom, Apple Tv.

Le déclic a commencé dans son enfance avec la maitrise de diverses disciplines telles que l'Aïkido et le Kung-Fu. Ses compétences exceptionnelles, notamment en Taekwondo au niveau olympique, ont mis en valeur son talent pour les cascades et les acrobaties.

C'est dans cet élan que Dom Fred crée en 2007 sa propre société, sous label Dom Animation Studio, spécialisée dans les produits 3D et la post-production. Avec une touche unique, il incorpore des personnages 3D dans des environnements réels, intègre des effets spéciaux (Sfx) et crée des séquences d'action d'arts martiaux et d'acrobaties pour des publicités. Selon lui, « c'est un espace qui lui permet d'écrire et d'imaginer. L'univers est tellement vaste qu'il y a encore des choses à développer dessus », peut-on lire dans son interview accordée récemment à TV5 Monde.

En 2010, il a réalisé un court métrage d'action utilisant des techniques de suivi de caméra, de capture de mouvement et de composition 3D. Deux ans plus tard, il produit et réalise ses premiers courts métrages indépendants, qui reçoivent plusieurs prix à Los Angeles, au Texas, à Las Vegas et à New York pour les meilleures séquences d'action, le meilleur réalisateur d'action et le meilleur court métrage.

En effet, « Spices Agents the Mysterious Ax » est l'un des premiers films de science-fiction, réalisé par un Africain avec cette technologie numérique 3D, sur l'éditeur de rendu le plus puissant au monde qui est Unreal Engine 5, de la société américaine Epic Game et qui constitue depuis 2021 une filière uniquement destinée au cinéma d'effets spéciaux.

D'environ 1h34 minutes, ce film sorti aux USA et en France est né pendant la Covid-19. L'auteur a voulu gardé la main sur la création artistique et a développé un projet dans cette situation que le monde vivait partout.

D'après l'histoire, « lorsque le vaisseau espérance de l'alliance installé dans l'espace est attaqué en 2145, après la découverte du gravitonium, une force puissante qui permet aux humains d'augmenter leurs capacités physiques et cérébrales. Deux agents spatiaux de l'alliance dont Fred (acteur principal) sont chargés de le sécuriser ». Ce film met en avant des personnages noirs dont la présence semble être une problématique encore aujourd'hui dans le monde du cinéma où la production et la réalisation ont pour objectif de raconter les histoires d'Afrique.

Selon lui, « pour la sortie du film, on est passé par des agents, on est passé par le festival de cannes, au festival de cinéma, nous avons présenté la bande annonce pour solliciter des annonceurs et des diffuseurs », a-t-il expliqué et d'ajouter « les plates-formes décident de la qualité si bien que ce n'était pas facile surtout en Europe. Nous avons passé trois ans à produire, concevoir, écrire, convaincre avec la première partie du film et faire en sorte que les plates-formes puissent apprécier. Ce qui donne l'espoir au lendemain meilleur », a-t-il renchéri.

Si le 3D a révolutionné le septième art rendant les scènes plus vivantes et dynamiques, il a, entre autres, apporté des changements significatifs dans l'industrie du cinéma africain. A en croire les propos du réalisateur, « la reproduction d'une scène d'action telle qu'elle a été pensée par l'auteur dans son imagination créatrice permet au spectateur de mieux comprendre l'histoire et la narration projetée sur l'écran. Oui, à l'aide d'effets spéciaux numériques 3D, on peut donc reconstituer une scène d'une certaine époque lointaine se déroulant en Afrique, concevoir des personnages historiques et leur donner vie à l'écran grâce à la digitalisation numérique des personnages animés. Cependant, il est essentiel de continuer à soutenir et à développer l'industrie cinématographique en Afrique pour qu'elle puisse pleinement exploiter son potentiel », a-t-il affirmé.

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