La piste en latérite de 7,5 kilomètres aménagée en 2022 dans la commune de Mérina Dakhar (ouest) par le Programme d'urgence de développement communautaire (PUDC) sort de leur enclavement plusieurs villages de cette commune et facilite surtout l'accès au poste de santé de Thiékéré.

Le moteur d'une ambulance vrombit devant le poste de santé El Hadji-Omar-Diop du village de Thiékéré. Des femmes venues faire vacciner des enfants de zéro à cinq ans sortent du véhicule. Elles viennent de Khoudiane, un village situé à cinq kilomètres du poste de santé. "Il nous arrive de recevoir plus de 200 patients par mois", dit Aïda Nogaye Ndao, l'infirmière cheffe du poste (ICP) de santé de Thiékéré, à des agents du PUDC venus visiter les réalisations de cette initiative du gouvernement sénégalais bénéficiant depuis 2018 du soutien du Programme des Nations unies pour le développement.

"Cette piste est une aubaine pour le poste de santé de Thiékéré, dans la mesure où le transfert des patients s'effectue maintenant rapidement. Les villages voisins accèdent facilement au poste de santé, qui, il y a deux ans, était inaccessible pour certains villages de la zone, faute d'une bonne route"', se souvient Mme Ndao, ICP de Thiékéré depuis 2022.

Le poste de santé, en raison du désenclavement des villages alentour, tend à devenir un centre de santé de référence pour la commune de Mérina Dakhar, selon l'infirmière.

"Nous avons une ambulance et de l'électricité, ce qui nous encourage à atteindre notre cible en termes de soins", se réjouit-elle.

Adossé à l'ambulance, le chauffeur Modou Ngom prend l'air frais en train de balayer le village de Thiékéré.

"La piste est d'une grande importance pour nous. Auparavant, il y avait une route sablonneuse, qui rendait difficile le transport des passagers. C'est un vieux souvenir maintenant", dit M. Ngom, conducteur de l'ambulance du poste de santé de Thiékéré.

Baba Ngom, le chef de village par intérim de Thiékéré, discute avec des voisins. "Avant la construction de cette piste, nous étions confrontés à d'énormes difficultés. C'était pénible de se déplacer d'un village à un autre", se rappelle-t-il, se souvenant que les voitures tombaient souvent en panne sur les pistes sablonneuses de cette partie de la région de Thiès.

"Maintenant, si on veut se déplacer, il suffit de passer un coup de fil pour qu'un chauffeur vienne vous chercher", poursuit le chef du village par intérim, très soulagé des difficultés d'hier.

Les usagers de la route en latérite déplorent toutefois l'état de la piste en latérite. "Nous constatons, malheureusement, qu'elle commence à se détériorer. Nous demandons aux autorités de la faire réfectionner dès maintenant", plaide l'ambulancier du poste de santé.

"Nous voulons que cette route soit bitumée", renchérit un habitant du village.