Des milliers de jeunes de Beni (Nord-Kivu) s'adonnent au métier de « taximen-moto » a constaté, depuis quelques jours, Radio Okapi. Si les uns travaillent la journée, d'autres préfèrent la nuit, chacun cherchant à subvenir à ses besoins et à ceux de sa famille.
Gloire Bauma pratique le métier de taximen-moto depuis dix ans dans la ville de Beni.
Pour lui, il n'y a pas de sot métier, mais il n'y a que des sottes gens ».
S'il est sur le point d'obtenir son diplôme de licence, Gloire Bauma affirme que c'est grâce à ce métier de taxi-moto :
« C'est depuis ma deuxième année secondaire que je fais ce métier. Aujourd'hui, je suis en dernière année de licence, grâce à ce métier. En tout cas, je n'ai pas d'autres sources de revenu en dehors de ce travail ».
De nombreux autres taximen-moto de Beni subviennent à leurs besoins et à ceux de leurs familles grâce à ce métier, soutient Gloire Bauma, pour qui ce gagne-pain est important parmi tant d'autres :
« Au moins 80% des taximen dans cette ville sont des pères de famille, des responsables qui supportent leurs familles et réalisent de petits projets. Pour dire que ceux qui se trompent en disant que le taxi est un sot métier, doivent changer leur façon de voir les choses ».
Même s'il passe toute la journée sur sa moto, Gloire Bauma, ne cache pas ses ambitions politiques pour le futur :
« J'ai choisi de faire les sciences politiques et administratives parce que j'ai une vision, quelque chose qui bouillonne en moi. Ce que je dois faire, pour voir si je peux changer quelque chose dans ce pays ».
Le taxi-moto est le moyen par excellence de transport public dans cette ville d'environ un million d'habitants. Mais la ville de Beni surprend aussi par le fait qu'elle ne dispose pas de taxis quatre roues pour les déplacements au quotidien.
En effet, dans cette région, le chômage des jeunes pousse nombre d'entre eux à intégrer les groupes armés.