Sénégal: L'écrivain Alphonse Raphaël Ndiaye avait plusieurs facettes, selon un officiel

Dakar — L'écrivain et homme de culture, Alphonse Raphaël Ndiaye, décédé le 5 janvier 2023 à l'âge de 77 ans, était un homme aux multiples facettes, a souligné, vendredi, à Dakar, Bacary Sarr, le secrétaire d'Etat à la Culture, aux Industries créatives et au Patrimoine historique.

"Alphonse Raphaël Ndiaye était un homme aux multiples facettes, dont il n'est pas facile de dresser le portrait. Nous sommes venus pour témoigner et repenser notre conduite à l'honneur de ce que nous inspire cet enfant de Fadiouth", a-t-il déclaré lors d'une cérémonie organisée en hommage au défunt musicien et écrivain.

Raphaël Ndiaye, c'est d'abord la culture méthodique constante du "cousinage à plaisanterie", qu'il préférait appeler la "parenté à plaisanterie", a expliqué M. Sarr non sans signaler que cette culture méthodique permettait de mettre en exercice l'art du vivre ensemble des peuples africains.

"De l'oeuvre de Raphaël Ndiaye, nous avons beaucoup appris, un itinéraire qui l'a conduit de Fadiouth aux coins éloignés du monde, en quête de savoir et de liens pour aider à comprendre notre humanité", a fait remarquer le secrétaire d'Etat.

Il n'a pas manqué de rappeler que Raphaël Ndiaye, était "un poète, un éveilleur d'âmes d'une fine sensibilité portant dans son corps et son coeur, les pulsions héritées des poètes et poétesses sous-terroirs".

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A l'en croire, le défunt écrivain était en somme un homme d'une culture encyclopédique, doté du sens critique profond, et dévoué à la quête permanente de vérité et d'étapes.

S'exprimant au nom de la famille, Monseigneur Benjamin Ndiaye, l'archevêque de Dakar et petit frère de Raphaêl Ndiaye, a magnifié la vie d'un homme qui s'est ouvert au monde extérieur en fréquentant, d'abord l'école laïque de Joal, puis le lycée Malik Sy de Thiès, avant l'Université de Dakar. Ce qui l'amène à dire qu'il est "un pur produit de l'école publique"

"'L'amour fraternel qui me lie à ce grand frère m'a valu d'être arrêté par la police en mai 1968 à Dakar et de séjourner même en prison pour non-respect de couvre-feu. Nos retrouvailles n'ont été que plus heureuses et plus fraternelles", a témoigné Mgr Ndiaye.

Il a loué la vie d'un réfléchi, animé du souci de s'informer et de se former, tout en s'amusant parfois à jouer "malicieusement à l'avocat du diable".

Il a rappelé que Raphaël l'avait plusieurs fois interpellé sur des questions liées à la foi chrétienne notamment dans sa relation avec la tradition africaine.

"En fait, il portait en lui le souci d'être davantage édifié dans sa quête spirituelle", a-t-il poursuivi.

Le président de la Communauté africaine de culture section Sénégal (CACSEN), le professeur Alpha Amadou Sy, s'est quant à lui, félicité de la présence de l'assistance, qui selon lui, "témoigne d'une prise de conscience, que le décès de Raphaël Ndiaye renvoie à notre propre finitude".

"Elle atteste aussi de votre conviction sur laquelle, fixée pour la postérité, l'oeuvre et le parcours des femmes et des hommes de la trempe de Raphaël Ndiaye, constitue un impératif républicain", a-t-il commenté.

Il a évoqué l'importance pour la nation sénégalaise, "aux assises encore incertaines d'avoir un vigoureux imaginaire", pour la construction d'une solide mémoire nationale.

"En dépit de sa notoriété, il était resté un homme modeste, pondéré, humble, mesuré d'un sens de l'écoute, d'une capacité remarquable à se fondre dans une équipe, dans un groupe, dans son village natal de Fadiouth, dans sa commune de Joal Fadiouth, mais surtout dans l'univers sérère", a soutenu, la maire de la commune de Joal Fadiouth, Aïssatou Sophie Gladima.

Homme de la culture, Alphonse Raphaël Ndiaye, est auteur de plusieurs travaux de recherche et de publications, dont "La place de la femme dans les rites au Sénégal", "la communication à la base : enraciner et épanouir".

Son dernier ouvrage publié chez l'harmattan en 2020 est le recueil de poèmes "Lutteur de légende".

Artiste dans l'âme, il a aussi fait la musique et interprété des poèmes, en Français et en Sérère. Il est aussi connu comme l'inspiré auteur de l'hymne du baobab.

Ses travaux et son engagement culturel, lui ont valu plusieurs distinctions notamment, celles de Chevalier de l'ordre des arts et lettres de la République Française en 1988 et du Sénégal en 2002.

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