Plus de 15 condamnations d'individus soupçonnés de traite ont été réalisées dans le cadre de la lutte contre la traite des personnes au Sénégal, particulièrement dans la région minière de Kédougou.
Mieux, en matière de protection et de prévention, plus de 217 victimes (dont plus de 27 mineurs) ont été retirées de situations de traite et plus de 143 retours volontaires assistés ont été réalisés dans les pays d'origine (dont plus de 23 mineurs).
A l'instar du reste du monde, le Sénégal va célébrer la Journée mondiale de la lutte contre la traite d'êtres humains 2024, ce mardi 30 juillet. En perspective de cette célébration, un communiqué en date d'hier, jeudi 25 juillet 2024, renseigne que dans le cadre de la lutte contre cette traite, l'ONUDC met en oeuvre différentes actions avec ses partenaires. C'est ainsi qu'au Sénégal, par exemple, dans la région de Kédougou, l'ONUDC, le CNLTP et le CenHTRO avec les ONG FTS et La Lumière ont mené des actions visant à réduire la traite notamment sur les sites d'orpaillage.
«En matière de poursuites, plus de 15 condamnations de personnes soupçonnées de traite ont été réalisées, plus de 474 acteurs de la justice pénale ont été formés. En matière de protection et de prévention, plus de 217 victimes (dont plus de 27 mineurs) ont été retirées de situations de traite et ont bénéficié de soins. Plus de 143 retours volontaires assistés ont été réalisés dans les pays d'origine (dont plus de 23 mineurs)», révèle la source.
Ce résultat cache mal les nombreux obstacles dans la lutte notamment les méthodes utilisées par les trafiquants, l'implication de la famille et de proches. «L'identification et la protection des enfants victimes restent difficiles en raison du faible nombre de signalements, du manque de sensibilisation et de l'insuffisance des ressources allouées aux services d'aide aux victimes. Les trafiquants ont souvent recours à la coercition, à la tromperie et aux menaces pour garder le contrôle sur leurs victimes, ce qui rend difficile l'intervention des autorités. S'ajoute à cela qu'en Afrique subsaharienne, et ailleurs, la traite a souvent lieu dans le cadre familial ou proche».
1 VICTIME SUR 3 EST UN ENFANT, LES ENFANTS REPRESENTENT PLUS DE 60% DES VICTIMES DE LA TRAITE D'ETRES HUMAINS EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE
Au niveau régional, le document souligne l'importance du nombre d'enfants victimes de traite, surtout en Afrique au Sud du Sahara où 1 victime sur 3 est un enfant. «1 victime de la traite d'êtres humains sur 3 est un enfant. En Afrique subsaharienne, les enfants représentent plus de 60% des victimes de la traite détectées, selon le rapport mondial sur la traite des personnes de l'ONUDC (GLOTIP)», informe le texte.
A en croire la source, «La forme de traite la plus répandue chez les enfants en Afrique subsaharienne est le travail forcé (mendicité forcée, travail sur les sites d'orpaillage, travail domestique, mariage forcé, etc.)». C'est pourquoi, le thème retenu pour l'année 2024 porte sur la traite des enfants avec comme slogan «Ne laissons aucun enfant de côté dans la lutte contre la traite des personnes».
Cette journée, qui s'inscrit dans le cadre de la campagne «Coeur bleu», est une «opportunité pour faire un état des lieux de la situation de la traite en Afrique de l'Ouest et particulièrement au Sénégal. Ce sera aussi l'occasion de lancer le plan national de lutte contre la traite d'êtres humains et d'appeler chacun à l'action», conclut le document.
Le Sénégal va organiser l'événement à Dakar, via le ministère de la Justice, à travers la Cellule Nationale de Lutte contre le Traite des personnes (CNLTP), en partenariat avec L'Office des Nations Unies contre la Drogue et le Crime, Bureau régional pour l'Afrique de l'Ouest et du Centre (ONUDC ROSEN), le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'Homme, Bureau régional pour l'Afrique de l'Ouest (HCDH BRAO), le Centre d'Information des Nations Unies (CINU), le Center on Human Trafficking Research & Outreach (CenHTRO).