Le Niger est toujours confronté à l'arrivée de migrants dans le nord du pays, des migrants expulsés notamment d'Algérie et dernièrement de Libye. L'organisation de défense des droits de l'homme Alarmephone Sahara indique que 463 personnes ont été renvoyées mi-juillet à Dirkou (nord-est du Niger) depuis la Libye. Cela sans que les autorités soient averties au préalable.
Azizou Chehou est coordinateur de l'organisation Alarmephone Sahara. Joint par RFI, il s'inquiète désormais de l'augmentation des migrants dans les villes du nord du pays. Car les lieux d'accueil sont saturés et les conséquences sociales de ces arrivées sont nombreuses, notamment l'augmentation des vols et de la prostitution.
« Il y a eu l'arrivée de 463 ressortissants du Niger qui sont expulsés de la Libye. Ils sont arrivés vraiment à l'improviste, parce qu'il n'y avait pas de préparation préalable de la part des autorités pour les recevoir. C'est une fois arrivés que les autorités municipales ont essayé de trouver un site pour ces personnes-là », raconte-t-il.
« Il y a des milliers et des milliers de migrants qui sont dans les rues, qui ne sont pas encore introduits dans les centres de transit des organisations internationales pour les migrations et qui s'adonnent à des activités du genre, la mendicité dans les rues, des travaux sous-rémunérés, des dérapages comme des petits vols à l'arrachée et, pour les femmes, souvent la prostitution. Voilà tous ces facteurs sur lesquels, - en tout cas, nous, en tant qu'organisation - nous attirons l'attention des décideurs. Que ce soit au niveau du Niger ou des pays d'expulsion, pour qu'ils prennent des dispositions pour éviter le chaos. »