Maroc: Une nouvelle vague de chaleur dépassant les 48°C tue plus de 20 personnes

Alors que le pays est frappé par une nouvelle vague de chaleur et vit sa sixième année consécutive de sécheresse, au moins 21 personnes sont mortes jeudi 25 juillet en 24 heures à cause de la chaleur, dans la ville de Beni Mellal. Face à ce drame arrivé à 200 km au sud-est de Casablanca, au centre du Maroc, des mesures ont été annoncées par le ministère de la Santé pour contrer les conséquences de cette chaleur.

« La majorité des décès concerne des personnes souffrant de maladies chroniques et des personnes âgées. Les températures élevées de ces derniers jours ont contribué à la détérioration de leur état de santé et conduit à leur mort », selon les autorités sanitaires.

À Beni Mellal, le mercure est monté jusqu'à 47,7°C, mercredi 24 juillet, mais c'est tout le pays qui subit ce pic de chaleur. La maximale a été enregistrée plus au Nord, dans la ville de Kasba Tadla avec 48,3 °C. À Marrakech, il a fait 45°C.

En attendant la baisse des températures d'ici dimanche, le ministère de la Santé a annoncé des mesures pour contrer les effets de la chaleur, instaurant notamment « des permanences au sein des établissements de santé dans les régions concernées par la hausse des températures », en plus de la mobilisation des professionnels de la santé et de « la mise à disposition des médicaments et du matériel hospitalier ».

%

Le ministère n'était pas en mesure d'indiquer dans l'immédiat s'il s'agissait du bilan le plus lourd enregistré après une vague de chaleur dans le pays.

Le pic des derniers jours a été atteint mardi à Kasba Tadla, une ville au nord de Beni Mellal où il a fait 48,3°C, a indiqué un responsable de la DGM à l'AFP. Un record a en outre été battu à Ifrane, ville perchée à 1 800 mètres d'altitude près de Fès et Meknès, où les 37,8°C ont dépassé de 0,1 point les températures enregistrées le 14 août 2002, a ajouté cette source.

D'après les prévisions météorologiques, les températures devraient baisser dans les jours à venir.

Le Maroc avait déjà enregistré des records de chaleur cet hiver, avec le mois de janvier le plus chaud recensé dans le royaume depuis 1940 (près de 37°C par endroits), d'après la DGM.

Conséquences humaines et économiques

Le réseau satellite européen de surveillance du climat, Copernicus, avait prévu que des records de chaleur seraient dépassés cet été dans l'hémisphère nord. Il met en cause le réchauffement climatique qui entraîne des canicules plus longues, plus fortes et plus fréquentes.

Au Maroc, la hausse des températures menace aussi les réserves des barrages. L'évaporation de l'eau a atteint « 1,5 million de mètres cubes par jour », a déclaré fin juin le ministre de l'Eau, Nizar Baraka.

La sécheresse a en outre déjà des effets sur le secteur agricole, essentiel à l'économie nationale puisqu'il emploie un tiers de la population et représente 14 % des exportations, plus rémunératrices que le marché local. Le Haut commissariat au plan (HCP) a noté en mai que « la situation du marché du travail continue de subir l'effet de la sécheresse » et rapporté que le taux de chômage était passé de 12,9 % à 13,7 % au premier trimestre 2024 par rapport à la même période en 2023.

Quelque 159 000 postes dans le secteur agricole ont disparu sur cette période, portant le nombre total des personnes sans emploi à plus de 1,6 million dans le pays, qui compte 37 millions d'habitants.

Le record national de température maximale a été enregistré en août 2023 à Agadir (sud) avec 50,4°C.

À l'échelle mondiale, le lundi 22 juillet a été la journée la plus chaude jamais enregistrée depuis le début des relevés en 1940, a indiqué mercredi Copernicus, battant un record établi la veille.

AllAfrica publie environ 500 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.