Ile Maurice: Le DPP déplore l'incapacité des victimes à témoigner devant un tribunal

«La traite des personnes, ou traite des êtres humains, fait référence aux crimes dans lesquels les trafiquants exploitent et profitent aux dépens des adultes ou des enfants, tout en les obligeant à effectuer un travail ou à se livrer au commerce du sexe. Maurice n'est pas à l'abri de tels crimes. Même si je dois dire que nous n'en entendons pas souvent parler, nous reconnaissons la gravité de ces crimes.» C'est en ces termes que Me Rashid Ahmine, Directeur des poursuites publiques (DPP), a démarré son discours hier lors d'une table ronde organisée par son bureau sur human trafficking in persons. Le thème était : Combating trafficking in persons: the way forward.

Pour marquer la Journée mondiale contre la traite d'êtres humains, marquée le 30 juillet, Me Rashid Ahmine a déclaré qu'il est important de sensibiliser, de promouvoir et de protéger les victimes de la traite. «Aujourd'hui, lors de ce rassemblement, nous souhaitons rappeler à toutes les victimes qu'elles ne sont pas oubliées.» Il a poursuivi : «La question est de savoir si nous en faisons suffisamment à notre niveau pour enquêter et poursuivre ces crimes. Nous avons rassemblé les parties prenantes, et je suis désolé de dire que cela ne suffit pas et que nous pouvons faire davantage.» Le DPP a cité le rapport de 2024 sur la traite des êtres humains à Maurice qui décrit en détail ce qui ne fonctionne pas et ce qui peut être fait.

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Si Me Ahmine a annoncé que l'United Nations Office on Drugs and Crime est disposé à fournir l'assistance technique nécessaire à l'élaboration du projet de loi sur la protection des témoins, il n'a pas mâché ses mots, soulignant qu'il est difficile d'intenter des poursuites dans les cas de trafics humains en raison du manque de protection adéquate qui leur est fournie et de leur incapacité à témoigner devant un tribunal. Même son de cloche du côté de Me Nataraj Muneesa- my, assistant DPP, qui a été le modérateur lors de cette table ronde.

«Certaines victimes sont en bas âge et elles sont placées dans des shelters. On fait en sorte que les enfants ne soient pas séparés de leurs parents. Certaines victimes qui ne sont pas des Mauriciens rentrent dans leurs pays respectifs. Du coup, elles ne reviennent pas à Maurice pour témoigner ou pour dire la vérité en cour lors des procès contre ces cas de trafics humains», a-t-il déploré.

Me Ahmine a annoncé la mise sur pied d'un task force sur la traite des êtres humains qui fera la liaison avec des parties prenantes responsables de l'État dans la détection des suspects dans les affaires. Également présent, l'inspecteur Nazurally, de la Human Trafficking in Persons Unit qui a été créée en 2023 avec quatre officiers chargés des cas d'enfants sexuellement exploités.

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