Cameroun: Alphonse Houwe «nous soutenons la production du poisson afin d'en finir avec les importations»

27 Juillet 2024
interview

Chef de division de la formation au Linafi, il présente la solution de l'institut à la production locale du poisson, dans un contexte où il est l'un des principaux produits qui plombent la balance commerciale du Cameroun

La 13e édition du Salon de l'action gouvernementale (Sago) a démarré le 22 juillet 2024 au Palais des Sports de Yaoundé, et vous y prenez part. Que proposez-vous concrètement au public?

Nous sommes au Sago pour faire connaître notre institut au grand public et surtout aux jeunes Camerounais titulaires d'un baccalauréat scientifique ou technique et du GCE level in sciences. Ceci afin qu'ils comprennent l'importance du secteur et aussi leur faire savoir que le Cameroun avec tout son potentiel halieutique et ses eaux a besoin de jeunes professionnels pour exploiter les navires et faire une capture citoyenne en vue de répondre aux besoins des populations en poisson (qui constitue environ 40% des besoins en protéines, ndlr).

Quelles sont les solutions que vous proposez pour relever la production locale du poisson et ainsi limiter les importations ?

Le Limbe nautical arts and fisheries institute (LINAFI) a été créé en 2015 par le décret présidentiel N°2015/374 du 12 août 2015 et est placée sous la tutelle technique du ministère de l'Elevage, des Pêches et des Industries animales. L'institut offre quatre spécialités aux Camerounais âgés de 18 à 40 ans.

%

D'une part, les spécialités mécanique marine et pêche industrielle /navigation, qui font principalement dans le secteur maritime, c'est à dire la pêche en haute mer en utilisant des bateaux. Les Camerounais ont besoin de poisson. Le Minepia a une stratégie bien définie en matière de l'offre en poisson. L'institut est justement en train de former les jeunes pour répondre à ces attentes tout en tenant compte de la Snd30 qui met un accent sur la formation professionnelle et technique dans le secteur agricole et l'élevage.

D'autre part, nous avons la spécialité technologie de pêche qui fait dans le contrôle qualité, transformation et valorisation des produits de la pêche. En effet, une fois que la capture est faite, il faut se rassurer qu'on offre aux consommateurs des poissons de bonne qualité. En plus, ils sont formés pour pouvoir transformer les produits de pêche en sous-produits tels que les saucissons, etc.

La spécialité aquaculture enfin, vient répondre à une préoccupation qui est telle que, la pêche industrielle seule ne peut pas répondre au besoin en poisson de table, (qui s'élève à plus de 500 000 tonnes par an au Cameroun, ndlr). Il est donc essentiel de l'élever pour combler le gap et ainsi répondre à la politique d'import-substitution qui voudrait que le Camerounais consomme ce qu'il produit.

Le poisson est l'un des produits qui plombent la balance commerciale du Cameroun en termes d'importations. Comment relever la situation ?

En tant qu'école, nous espérons apporter des solutions à cette situation. En effet, notre mission est d'accompagner les jeunes dans la production du poisson de table afin qu'on réduise de moitié, voir totalement les importations de poissons.

AllAfrica publie environ 500 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.