Sans préjuger des conclusions des interpellations opérées ces dernières semaines chez certains fonctionnaires de l'Etat soupçonnés de détournement des deniers publics, ou de trafic d'influence, on peut parler d'une actualité judiciaire en pole position. A cette étape des enquêtes préliminaires, sûrement les personnes concernées bénéficient de la présomption d'innocence.
S'il s'avère néanmoins que les dénonciations à l'origine de l'enclenchement de l'action publique pour des faits d'une gravité présentée par le procureur de la République comme incontestable, les conclusions seront certainement vite rendues. Mais pendant que l'on y est, l'alerte donnée en son temps par un contrôleur en poste à l'hôpital général de Dolisie, depuis relevé de ses fonctions, peut être un cas d'école. Pour deux raisons :
La première est d'ordre administratif. Les réseaux sociaux ont beau représenter de nos jours un canal de communication à grande vitesse, les mettre en avant chaque fois qu'il est question de régler un contentieux dans un service public peut avoir une sonorité contreproductive. A moins de se trouver dans une situation où tout contact avec la hiérarchie est improbable. Mais même dans ces conditions, prendre d'autres dispositions peut aider à mieux gérer le conflit.
La seconde raison relève de l'intérêt pour l'administration d'assurer à tout instant le contrôle interne de ses services. Etant par essence une machine lourde, elle doit maximiser les chances de mieux se tirer d'affaires en tenant compte des rapports officiels reçus de ses hauts fonctionnaires, mais aussi des « gémissements » des agents intermédiaires quand ils alertent sur les écarts de comportement des premiers.
Il ne s'agit pas d'instaurer la chasse aux sorcières, mais d'appliquer la règle de contrôle sans laquelle le laisser-faire et le laisser-aller s'érigent en normes de gestion de la chose publique. La grande victime en serait toujours l'Etat.