En Côte d'Ivoire, après la destruction du quartier Abattoir de Port-Bouët en juin, le district autonome d'Abidjan a commencé à demander que les habitants du quartier Zimbabwe quittent les lieux avant sa démolition. Selon les autorités locales, « ce site ne respecte ni les normes ni la réglementation en matière d'urbanisme et d'habitat ». Désemparés, plusieurs riverains se sont réunis samedi 27 juillet devant le centre de Santé local pour demander que leurs logements soient épargnés.
En 2016, les habitants du quartier Zimbabwe, à Port Bouët, avaient reçu une mise en demeure émise par le ministère de l'Assainissement et de la Salubrité urbaine, leur enjoignant de quitter les lieux. Huit ans plus tard, les riverains sont sommés de quitter les lieux sans délai.
« Depuis l'annonce, on ne dort plus parce que nous ne savons pas où on va aller », résume un habitant manifestant. Vêtus de blanc, plusieurs centaines d'habitants de ce quartier scandent à l'unisson « on veut Zimbabwe ». Ils lancent un cri de coeur à l'endroit des autorités ivoiriennes. Leur souhait est de demeurer sur ce site, où ils sont installés, pour la plupart, depuis de nombreuses années.
Plutôt que de démolir le quartier, ces riverains appellent à une restructuration des lieux. « Le quartier n'est pas un quartier à risques. Il n'y a jamais eu d'inondations, il n'y a jamais eu d'éboulement de terrain. Je pense que l'on n'a pas besoin de déguerpir le quartier. Nous implorons la clémence du président de la République pour restructurer ce quartier », appelle Saïdou Traoré, président du collectif des riverains.
Contrairement à plusieurs autres quartiers de la capitale, les loyers y sont moins coûteux. Deborah pointe du doigt les difficultés à obtenir un autre logement en si peu de temps : « On a fait tout notre possible pour avoir une autre maison, mais on ne peut pas. Hier, je suis sortie de 7h à 19h. On me parle de 80 000, 60 000 et 70 000 FCA. Pourtant, dans ce quartier, je paye 20 000. » En début de semaine, les autorités d'Abidjan ont officiellement lancé les activités d'une brigade spéciale chargée de lutter contre le désordre urbain. Celle-ci est composée de 295 agents.