Burkina Faso: Tiébélé au monde

28 Juillet 2024

Après les ruines de Loropeni en 2009, le complexe W-Arly-Pendjari en 2017, les sites de métallurgie ancienne de fer (hauts fourneaux de Kaya) en 2019, le Burkina Faso vient d'inscrire en 2024 son quatrième site au Patrimoine mondial de l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO).

En effet, la Cour royale de Tiébélé, dans la province du Nahouri, vieille de plus de 500 ans vient d'effectuer son entrée dans ce registre culturel et touristique de l'humanité, à l'occasion de la 46e session du Comité du patrimoine mondial de l'UNESCO qui se tient, du 21 au 31 juillet 2024, à New Delhi, en Inde.

La délégation burkinabè conduite par le ministre d'Etat, ministre en charge de la culture et du tourisme, Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo, va donc rejoindre le bercail, en toute fierté et en l'honneur de tout un peuple réconforté dans sa contribution au rayonnement de l'humanité surtout à un tournant aussi marquant de son histoire.

« L'avantage prédominant de l'adhésion à la Convention du patrimoine mondial est l'appartenance à une communauté internationale qui apprécie et sauvegarde les biens d'importance universelle incarnant un monde d'exemples exceptionnels de la diversité de la culture et de la richesse de la nature », indique la Charte de l'UNESCO.

A l'instar des trois autres sites, l'inscription de la Cour royale de Tiébélé sur la liste du Patrimoine mondial revêt toute une histoire, voire un parcours digne d'un combattant avec ses péripéties. Elle a tenu en haleine tout un pays et mobilisé experts et politiques autour d'une cause nationale. Le rendez-vous de New Delhi vient donc consacrer une victoire collective. C'est l'aboutissement d'une entreprise minutieusement et patiemment construite par des initiateurs, concepteurs et défenseurs qui peuvent aujourd'hui s'enorgueillir.

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Les mêmes mobilisation et synergie d'actions interpellent toutes les consciences lors des causes nationales. Si la culture est le miroir de tout un pays, le tourisme demeure sa meilleure carte postale. Le Comité du patrimoine mondial de l'UNESCO dissipe ainsi tous préjugé et scepticisme, confirmant par la même occasion, la fréquentabilité de notre pays en dépit du défi sécuritaire auxquels il est confronté. Le Burkina Faso vient donc de gagner une autre bataille, et pas des moindres.

Allons à Tiébélé ! Rendez-vous au Burkina Faso ! Terre d'Histoire et de Culture, le pays des Hommes intègres est aussi le reflet d'un grand pan du tourisme mondial. Les ruines de Loropeni, le parc W, les hauts fourneaux de Kaya et la Cour royale de Tiébélé, ce labyrinthe architectural multiséculaire avec sa touche féminine de teintures murales, le Dora, donnent la preuve au monde entier du savoir-faire des Gan, des forgerons et des Kassena dans la marche de l'humanité depuis des millénaires.

D'autres inscriptions succéderont à coup sûr à ces quatre premières. Des sites aussi spectaculaires qu'enchanteurs restent encore à être mis en lumière sur les 274 200 km² pour témoigner davantage du passé glorieux ou douloureux de la soixantaine d'ethnies partageant cet espace.

Cette reconnaissance mondiale accordée à la teinture Kassena doit entretenir une réelle fierté chez tout Burkinabè et graver en sa mémoire une nécessité d'adhésion à une cause commune, celle de bouter hors des frontières les obscurantistes dans la peau du terrorisme pour semer le désordre dans nos contrées.

Au-delà de la vitalité culturelle de toute une Nation que l'UNESCO vient de révéler une fois de plus, l'inscription de la Cour royale de Tiébélé au patrimoine mondial, à un moment crucial de l'histoire de notre pays, réaffirme toute une volonté de vivre dans la cohésion, la communion et la solidarité avec tous les peuples du monde. D'où le combat, certes harassant mais légitime, qui est engagé actuellement contre les forces du mal afin que l'humanité puisse imposer sa lucidité aux ténèbres. Tiébélé appartient désormais donc au monde !

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