68 alertes citoyennes liées à des problèmes d'accès à l'eau ont été, tout récemment, recensées dans pas mal de zones, selon l'application « watchwater.tn » relevant de l'Observatoire tunisien de l'eau (Ote).
Suite aux grandes chaleurs caniculaires, attisées par l'effet du sirocco, passées dernièrement sous nos cieux, le mercure est monté en flèche, oscillant entre 40-46 degrés, dans plusieurs régions de la Tunisie. Ce qui implique, par ricochet, une consommation d'eau excessive.
Cela paraît tout à fait naturel. Mais, à force de se répéter à n'en plus finir, les coupures d'eau à répétition, sans préavis, et parfois injustifiées, n'ont plus l'effet de surprise.
Ça devient un fait d'hiver et d'été ! Ceci étant, 68 alertes citoyennes liées à des problèmes d'accès à l'eau ont été, tout récemment, recensées dans pas mal de zones, selon l'application « watchwater.tn » relevant de l'Observatoire tunisien de l'eau (Ote). A ce niveau, le gouvernorat de Monastir vient en tête de liste, enregistrant 15 signalements, suivi de celui de Sfax (12), Sousse (11) et Gafsa, avec plus de 10 alertes. Ce qui a attisé la colère populaire et exacerbé les mouvements de protestation régionaux. Tel fut le cas de Sfax, où la route menant à Gabès a été coupée, entravant le trafic normal de la circulation.
D'ailleurs, d'autres informations relayées sur les réseaux sociaux ont aussi dénoncé ces coupures d'eau dont plus de 50 cas enregistrés ont influé sur le rythme habituel d'approvisionnement en eau. Ces perturbations au niveau de la distribution des eaux sont à l'origine de la pénurie d'eau persistante et l'épuisement de nos ressources hydriques. Au point que le taux de remplissage de nos barrages est situé aux alentours de 27, 2 % tout au plus, chiffres de l'Ote à l'appui.
Cette situation hydrique est due, essentiellement, aux années successives de sécheresse qu'a connues la Tunisie et dont elle continue d'en souffrir.
Dans un récent communiqué, l'OTE alerte sur une crise de soif qui pourrait secouer le pays, d'ici les années à venir. Qui en est responsable ? Et quelle solution adopter pour en finir avec un état des lieux qui laisse à désirer ?, s'interroge-t-il encore. Toutefois, un tel constat ne peut, en aucun cas, justifier l'incapacité à trouver des solutions appropriées, ainsi que d'autres alternatives. Pour preuve, la station de dessalement de l'eau de mer de Gargour, à Sfax, sera bientôt opérationnelle.
Bien qu'elle soit coûteuse et énergivore, cette solution demeure, selon des experts, incontournable. En guise de recommandations, l'Observatoire tunisien de l'eau incite les autorités à agir efficacement. Entre-temps, faut-il parer à l'urgence, afin de venir à bout du problème des coupures d'eau si récurrentes.
Également, il est question de fournir à la Sonede l'appui financier, technique et humain nécessaire à la lutte contre les coupures d'eau au cours de cet été. Autre recommandation, la prise des mesures urgentes, dans le but de mettre fin à l'exportation de l'eau par des sociétés agricoles qualifiées de trafiquantes de nos ressources hydriques.