Davantage de gains à chaque jour. La semaine passée, l'euro est parti de 4 450 pour terminer la semaine à 4 905 ariary. Soit un bond de cinquante points sur l'échelle des valeurs du Marché interbancaire de devises, MID. Une indication moyenne et relative peu respectée dans les changes au noir, illicites mais tolérés. Ici, la barre des 5 000 ariary est vite dépassée suivant les coupures à échanger.
Cette dépréciation de l'ariary intervient quelques semaines après l'accord du Conseil d'administration du Fonds monétaire international, FMI, de mettre sous deux programmes Madagascar. La Facilité élargie de crédit, FEC, avec un déblocage immédiat de 48 millions de dollars et le Fonds pour la résilience. Il se peut que cette dépréciation de l'ariary s'explique par les prévisions elles-mêmes de la loi de finances rectificative.
« Madagascar devrait enregistrer un déficit commercial s'élevant à 803,2 millions de DTS cette année. C'est ce que prévoit le ministère de l'Économie et des Finances (MEF) dans le Document de performance annexé à la loi des finances 2024. Les importations malgaches seront bien supérieures aux exportations du pays au niveau du solde de la balance commerciale du pays. La valeur des importations (FOB) de Madagascar avancées dans ce document budgétaire est prévue s'établir à 3 244,6 millions de DTS. Celle de ses exportations (FOB) devrait s'élever à 2 422,2 millions de DTS », énonce ce document de référence dans le milieu économique et financier.
En outre, « la balance commerciale de la Grande île est prévue se détériorer davantage, en se référant aux prévisions avancées dans ce Document de performance annexé à cette loi. Son déficit devrait augmenter à 864,4 millions de DTS en 2025, pour passer à 1 037,6 millions de DTS en 2026, jusqu'à atteindre 1 162,9 millions de DTS en 2027 ».
La parité monétaire traduit ces comparaisons et explique, en partie, cette décadence chronique de l'ariary.