Membre de l'Initiative prospective agricole et rurale (IPAR), Dr Cheikh Gueye s'est prononcé hier, dimanche 28 juillet sur l'engagement des nouvelles autorités politiques de renverser la tendance de la « souveraineté alimentaire » au Sénégal. Invité de l'émission Objection de la radio Sudfm (privée), Dr Cheikh Gueye a livré quelques défis à relever pour atteindre cet objectif de souveraineté alimentaire à moyen terme.
Dr Cheikh Gueye a salué hier, dimanche 28 juillet, l'engagement des nouvelles autorités politiques à renverser la tendance de la « souveraineté alimentaire » au Sénégal. Face à notre confrère Baye Oumar Gueye lors de son passage dans l'émission Objection de la radio Sudfm (privée), Dr Cheikh Guèye par ailleurs chercheur à l'Initiative prospective agricole et rurale (IPAR) a estimé que « la souveraineté la plus importante est la souveraineté alimentaire qui nous permet de retrouver notre dignité ».
Toutefois, poursuivant son propos, le membre de l'Ipar n'a pas manqué de relever un certain nombre de défis à relever pour atteindre cet objectif de souveraineté alimentaire à moyen terme.
Parmi ceux-ci, l'implication de l'Etat qui doit, selon lui, impulser cette nouvelle démarche. «Il faudra également nécessairement la mobilisation de tous les acteurs, notamment du CNCR (Conseil national de concertation et de coopération des ruraux) et des organisations de producteurs avec lesquels on va voir les mobilisations des contrats d'objectif, en tout cas un engagement commun pour atteindre cet objectif à moyen terme », a ajouté encore Dr Cheikh Guèye précisant dans la foulée « qu'il y a beaucoup d'autres conditions qui sont liées à la réussite de cette souveraineté alimentaire ».
« D'abord, la souveraineté alimentaire, ce n'est pas que l'agriculture. Il y a également tous les autres domaines de la chaîne de valeur : l'élevage et la pêche, puisqu'on ne mange pas que les produits agricoles. La question du financement et la culture de consommation jouent également un rôle très important. Produire ce que nous mangeons est très important, mais manger ce que nous produisons l'est encore plus » a-t-il fait remarquer avant d'insister.
« Il faut des éléments solides en matière de culture de consommation, laquelle a beaucoup été extravertie ces dernières décennies avec l'importation de presque tous les produits que nous consommons. A moyen terme, on doit pouvoir inverser la tendance en matière de consommation des Sénégalais ».
Par ailleurs, toujours dans le cadre des défis à relever pour atteindre cet objectif de souveraineté alimentaire à moyen terme, Dr Cheikh Guèye a également prôné des études très profondes pour comprendre les nouveaux modes de consommation des Sénégalais et voir comment les inverser sans doute par la culture, par le cinéma, le théâtre. Car, selon lui, « Si l'on produit plus ce que nous consommons, il va falloir convaincre les Sénégalais à les consommer ».