Madagascar: Or d'atteinte

Comme il fallait s'y attendre, les deux premiers représentants malgaches aux Jeux Olympiques ont été éliminés d'entrée. Le nageur Jonathan Raharvel et le pongiste Fabio Rakotoarimanana ont réalisé un petit tour et puis s'en vont.

Jonathan n'a pas réussi à améliorer son chrono au 100 m brasse, tandis que Fabio a pu prendre un set à l'Égyptien Omar Assar, 22e joueur mondial.

Le nageur a déclaré être satisfait de sa performance eu égard à la précarité de sa préparation. Il a dû affûter ses armes dans un petit bassin du côté d'Atsimondrano. Des propos qui ont causé un lever de boucliers sur les réseaux sociaux. Jonathan a tout simplement évoqué un problème vieux comme le monde. Pour une discipline comme la natation et l'athlétisme, pour gagner quelques dixièmes de seconde, il faut des mois, voire des années, d'entraînement de haut niveau.

Or on sait que, faute d'infrastructures appropriées pour la saison d'hiver, la préparation des nageurs est réduite à huit mois. Ironie du sport, la préparation des grands rendez-vous coïncide souvent avec la saison froide. Un problème récurrent auquel on n'a jamais trouvé de solution.

Pourtant, les piscines de l'ANS à Ampefiloha et de Vontovorona disposent d'équipements appropriés à la saison froide. On se demande pourquoi ces infrastructures n'ont pas été mises à leur disposition. Mais dans tous les cas, du chemin reste à faire pour espérer grappiller une première médaille olympique. Avec un nombre d'athlètes qualifiés aux olympiades qui diminue comme peau de chagrin, l'espoir est de plus en plus mince pour toutes les disciplines. Pire, il n'y a ni un seul sprinter ni une seule sprinteuse pour rappeler le souvenir de Jean-Louis Ravelomanantsoa, finaliste du 100 m à Mexico en 1968, et de Nicole Ramalalanirina, finaliste du 100 m haies à Sydney en 2000.

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Le seul souhait des athlètes est de mettre tous les atouts de leur côté pendant la préparation et non pas de se voir offrir des enveloppes symboliques en aval.

On peut encore miser sur l'haltérophile Rosina et la judokate Laura pour réussir un exploit, mais il faut avouer qu'avec le niveau de la compétition, il ne faut pas se faire trop d'illusions.

Quand on voit que rien n'a changé dans les manières de se préparer, dans la sélection des athlètes, dans la composition de la délégation... on ne peut même pas rêver de l'avers de la médaille. Comment espérer une breloque pour le judo privé de dojo malgré la demande de la fédération de pouvoir utiliser les sous-gradins à Mahamasina ? Un manque cruel d'infrastructures, c'est le dénominateur commun de toutes les disciplines. Quand l'essentiel fait défaut, il est bien évident qu'on est réduit à se résigner aux médailles de participation ou à la coupe du fair-play.

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