Congo-Kinshasa: IGF - Albert Lutete propose des pistes de solution afin de déclencher une croissance exponentielle du secteur agricole

"Production de l'Inspecteur des Finances : contribution à la bonne gouvernance et à la lutte contre les antivaleurs", c'est sous ce thème que le Syndicat des Inspecteurs des Finances de l'Inspection Générale des Finances (IGF), ont organisé hier, à l'amphithéâtre Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, une journée scientifique, dans le but d'inciter à la bonne gestion de la res publica, et ce, en mettant à profit l'expertise desdits inspecteurs dans différents domaines. Pour ce faire, 3 livres des Inspecteurs de l'IGF ont été portés sur les fonts baptismaux.

Albert Lutete Mvuemba, Inspecteur Général des Finances, auteur du livre "Système coopératif et développement communautaire : Croissance du secteur agricole par la promotion des sociétés coopératives en RDC", a, au cours de son exposé, énuméré quelques actions efficaces à poser par les autorités congolaises pour déclencher une croissance exponentielle du secteur agricole, afin de permettre à la RD Congo de devenir compétitive dans l'agroalimentaire à l'échelle mondiale.

A ce sujet, il met en évidence le grand potentiel agricole de la RDC, qui possède plus de 80 millions d'hectares de terres arables, avec un faible de taux d'exploitation, estimé à seulement 10%, alors que 70% de sa population travaille dans ce secteur. En comparaison avec la situation actuelle, il a pris un exemple de l'époque coloniale, durant laquelle, le pays jouissait d'une forte autosuffisance alimentaire et était considéré parmi le grand exportateur des produits agricoles, car il comptait un grand nombre d'agriculteurs repartis dans plusieurs paysannats.

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Réformes

Etablissant le diagnostic de l'état actuel du secteur agricole, Albert Lutete, en est venu aux faits tels que, le développement de l'agriculture serait entravé notamment, par la reconduction des structures dualistes et extravertie de l'époque coloniale, les incohérences de la politique agricole postcoloniale, ainsi que le faible volume du commerce agricole entre les pays africains.

"Ici en Afrique, nous n'avons pas apporté des réformes sur notre économie. Les colons nous ont laissés une politique économique dont on applique jusqu'à ce jour, alors qu'elle avait été mise en place pour les besoins des métropoles. C'est ce qui explique pourquoi l'économie africaine repose essentiellement sur l'exportation des produits agricoles. Les asiatiques qui, également, étaient dans la même situation que nous, ont restructuré leur économie de sorte qu'elle ne profite pas seulement à la métropole, mais aussi, à l'intérêt général des populations", a-t-il expliqué, pour que la RDC puisse, à son tour, relever ce défi.

Ainsi, pour développer le secteur agricole, et booster l'économie nationale, Albert Lutete propose de redistribuer des terres de culture en faveur des paysans ; réhabiliter des infrastructures rurales ; de promouvoir les coopératives et de former de façon permanente, en bannissant toutes les discriminations raciale, ethnique, tribale, politique ou religieuse. En outre, ces réformes vont permettre de régler la précarité et l'instabilité dans la propriété des terres de culture causées par la vente désordonnée de celles-ci par les chefs coutumiers ; éviter ou prévenir la situation de servage des populations rurales dépouillées de leurs terres ; enfin, organiser la prise en charge de la sécurité des fermes par un réseau des coopératives de protection civile. Selon lui, il n'y a pas développement agricole sans réforme agraire, ni sociétés coopératives autogérées.

Dans la foulée, il a noté avec satisfaction le progrès réalisé dans ce sens, à travers les lois n°11/022 du 24 décembre 2011, portant principes fondamentaux de l'agriculture et du Décret n°20-007 du 9 mars 2020, portant désignation de l'autorité chargée de la tenue du registre des coopératives. Ces lois ont apporté des innovations dans la création d'un Fonds national de développement agricole et sa gestion en synergie avec les institutions financières bancaires et non bancaires ; et l'implication des agriculteurs professionnels du secteur agricole dans le processus décisionnel.

Parmi les 3 livres baptisés lors de cette journée scientifique, figurent entre autres, "les inégalités économiques en RDC" de l'IGF Bitasimwa et " les Finances publiques du pouvoir central" de l'IGF Abolia Taba Mopolo.

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