L'État a suspendu la mine de Vavatenina, dans la région Analanjirofo, après la découverte d'une exploitation aurifère sauvage. Les autorités ont de ce fait saisi le matériel d'extraction illicite.
Un tour de force. La mine de Vavatenina, située dans la région Analanjirofo, est suspendue par l'État. Selon le ministère des Mines, il s'agit d'une exploitation aurifère sauvage qui a été surveillée depuis quelque temps, et qui a été découverte grâce aux remontées d'informations de la part des autorités locales. Les exploitants de cette mine utilisaient du matériel d'extraction illicite, notamment, des dragues, des excavateurs et autres moyens d'exploitation sans autorisation. La police des mines est intervenue sur place pour sceller la mine en question.
« Quand la police des mines a effectué une descente et vérifié les documents, les exploitants n'avaient ni papiers ni autorisations. Il a ainsi été établi que cela constituait une infraction au code minier », indique le ministère des Mines. Ainsi, la mine a été scellée et le matériel saisi par les limiers de l'administration minière.
La direction de la police des mines indique aussi avoir procédé aux enquêtes préliminaires et un de ces présumés trafiquants a été remis à la juridiction compétente.
Intransigeant
Le commissaire principal de police, Mamy Tiana Rakotoarimanana, directeur de la police des mines, affirme que cette opération fait partie de l'assainissement de la filière, sur laquelle les autorités ont mis un point d'honneur, surtout depuis la reprise effective des exportations minières. Il indique également que « le ministère sera intransigeant et ne reculera pas devant toute infraction minière». Le district de Vavatenina est une localité qui regorge d'or. On trouve du métal jaune dans dix des onze communes qui le composent.
Une porte béante ouverte aux trafics de toute sorte. La lutte contre l'exploitation et le trafic d'or est un combat qui date. Les chiffres sont néanmoins criants. Selon l'Institut français des relations internationales (Ifri), dans une étude en 2014, le trafic d'or dans la Grande île est estimé à 5 tonnes par an à Madagascar contre 200 kilos seulement déclarés auprès du ministère des Mines. D'après les chiffres officiels du ministère des Mines, 2 423 kilos d'or ont été enregistrés en 2019, et 1 938 kilos en 2020. Toujours selon le ministère, la quantité d'or en provenance de Madagascar sur le marché international s'élèverait à 20 tonnes.