Inaugurés le 31 mai 2024, les nouveaux locaux administratifs du service de protection civile, construits et équipés dans le cadre d'un projet à impact rapide de la MONUSCO, ont été visités jeudi 25 juillet 2024 par le gouverneur militaire de province du Nord-Kivu, le général Peter Chirimwami, et le chef de bureau de la MONUSCO à Goma, Omar Aboud. Les travaux de construction de l'édifice de 60 mètres carrés, situés au pied du mont Goma, ont duré douze mois, pour un coût global d'environ 49 000 dollars américains. On y compte six pièces, dont une salle de réunion, érigées par 30 jeunes, dont 12 femmes, sous la supervision du Centre d'intervention et de promotion sociale participative (CIPSOPA).
Au cours d'une visite guidée de la délégation, le coordinateur de cette structure étatique, Joël Ndagana, a présenté l'impact positif qu'aura l'infrastructure sur le travail de son entité. Grande a été la satisfaction de la délégation face à la qualité des travaux. « Nous remercions notre partenaire, la MONUSCO, pour avoir construit et équipé ces locaux. C'est vraiment un sentiment de joie parce que c'est au bénéfice de la population et la protection des civils relève du mandat de la MONUSCO », a indiqué le gouverneur Cirimwami. Pour lui, ce bâtiment renforce les capacités opérationnelles de l'unité de protection civile et prépare déjà l'Etat à prendre la relève, en prélude au désengagement futur de la MONUSCO du Nord-Kivu. « La MONUSCO, ajoute-t-il, se prépare à partir. Donc elle veut nous laisser des ouvrages destinés à poursuivre ses missions, ici en RDC. C'est pourquoi nous avons un slogan : "Kwa Pamoja tu salimu kuondoka kwa MONUSCO", qui signifie : "Ensemble, saluons le retrait responsable de la MONUSCO" ».
Faciliter la protection des civils par les autorités provinciales
De son côté, le chef de bureau de la MONUSCO a réitéré l'engagement total de la Mission onusienne aux côtés du gouvernement congolais : « Nous sommes ici pour exécuter le mandat clé qui est la protection des civils, même si nous avons déjà fermé nos bureaux à Bukavu, au Sud-Kivu, nous sommes toujours là et allons continuer à exécuter notre mandat, jusqu'au dernier jour avant notre départ », a-t-il rassuré.
La nouvelle bâtisse a, par ailleurs, été baptisée du nom de Joseph Makundi, prédécesseur de Joël Ndagana à la tête de l'institution. Une façon d'honorer la mémoire et le dévouement de celui qui, pendant dix ans, a dirigé ce service. Pour rappel, Joseph Makundi a succombé, en février 2023, alors qu'il tentait d'extraire le corps d'un déplacé de guerre piégé dans cavité remplie de gaz carbonique, au quartier Lac Vert de Goma. Omar Aboud de renchérir: « En mémoire de notre frère et partenaire Joseph, avec qui nous avons beaucoup travaillé, surtout pendant la crise du volcan, nous promettons de continuer la bataille pour la protection des civils. Que son âme repose en paix ! ».
Créé en 2003 par l'ancien gouverneur, Eugène Serufuli, à la suite des dégâts causés par l'éruption du volcan Nyiragongo en 2002, le service de la protection civile ne possédait pas encore de locaux propres, pour mener à bien la prévention et la gestion des catastrophes dans la province du Nord-Kivu. C'est dorénavant chose faite grâce au partenariat entre les autorités de la RDC et la MONUSCO, dans le cadre de la consolidation de l'autorité de l'Etat.
Le désengagement de la MONUSCO de la République démocratique du Congo (RDC) passe notamment par le transfert progressif, aux autorités, de ses compétences en matière de protection des civils. Doter le service provincial de protection civile du Nord-Kivu d'un cadre de travail adéquat lui permettra de poursuivre cette mission.