Congo-Kinshasa: Est du pays - Appel à une journée ville morte à Beni après de nouvelles attaques du groupe armé ADF

La ville de Béni dans l'est de la RDC

Dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), la société civile d'une partie du territoire de Beni, dans le Nord-Kivu, a lancé un appel à des journées ville morte pour les 29, 30 et 31 juillet 2024. Il s'agit d'alerter les autorités après une nouvelle série d'attaques du groupe armé ADF dans la zone. Difficile d'avoir un bilan chiffré, mais, selon des responsables de la société civile, plusieurs dizaines de personnes ont été tuées la semaine dernière.

Les chiffres varient beaucoup : les différents responsables de la société civile évoquent entre 50 et 90 morts. Et l'armée de RDC, contactée ce 29 juillet, ne s'avance pas sur un bilan définitif : un des officiers sur place explique ne pas encore avoir de données consolidées. Ce que l'on sait, c'est que plusieurs localités ont été attaquées ces dix derniers jours, à partir du 16 juillet, par des éléments identifiés comme des présumés ADF-Nalu, groupe armé d'origine ougandaise qui a prêté allégeance à l'organisation État Islamique. Ces attaques se sont concentrées dans le territoire de Beni, plus précisément dans le secteur de Beni-Mbau où l'armée s'est déployée depuis deux jours pour sécuriser le secteur, selon un responsable local.

Des victimes tuées principalement à l'arme blanche

Plusieurs corps ont été emmenés à la morgue de Oicha, la localité la plus proche de la zone des massacres. Des victimes tuées principalement à l'arme blanche. Il y a aussi de nombreux disparus. Des familles expliquent ne pas réussir à joindre certains de leurs proches. Ce mode opératoire - attaquer village après village - avait déjà été utilisé au mois de juin dernier par les ADF, toujours dans le territoire de Beni, avec des bilans différents : 41 selon le gouvernement, 57 pour le bureau des Nations unies, et plus d'une centaine selon les acteurs locaux.

Cette zone du territoire de Beni avait jusqu'ici été plutôt épargnée par les attaques de ce groupe armé. Mais « l'intensification des opérations Shujaa, coordonnées entre les armées congolaises et ougandaises, ont plus ou moins causé la migration des combattants », pour Henry-Pacifique Mayala, le coordonnateur du Baromètre sécuritaire du Kivu.

AllAfrica publie environ 500 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.