Le gouvernement burkinabè a décidé lors du Conseil des ministres du mercredi 24 juillet 2024, de la création d'une Commission de régulation des dysfonctionnements (CRD), chargée de faire corriger ou de corriger par elle-même tout dysfonctionnement dans l'administration publique et ses démembrements.
La création de ce comité, loin d'être une mesure de « police administrative » voire « d'espionnage » des agents de l'Etat, vise plutôt à hâter l'avènement d'une administration véritablement au service de ses usagers et concourir ainsi à la compétitivité de l'économie nationale.
En effet, si le rôle de l'administration publique est de mettre en oeuvre des politiques publiques, il va s'en dire qu'une administration gangrenée par la corruption, le laxisme et l'absentéisme ne peut oeuvrer à cela. Tous les gouvernements qu'a connus ce pays ont été confrontés à la lourdeur et à la bureaucratie de cette administration « rentière » ce qui fait que nombre de projets de développement ont été remisés au placard du fait de ces dysfonctionnements qui influent sur la marche de l'Etat et par ricochet, sur le bien-être des populations.
La révolution d'Août 83 avait expérimenté la méthode SIMIEX (situation, mission, exécution), mais, cette innovation qui mettait l'agent public face à ses responsabilités, sans possibilité de se défausser sur quiconque, a été abandonnée par la suite. En décidant de rétablir l'ordre et la discipline au sein des services publics, il s'agit, in fine, de ramener l'efficacité et l'efficience au maximum avec les effets induits sus indiqués.
Aussi, c'est l'entame d'un processus continu de planification, de perfectionnement, d'encadrement et d'évaluation se rapportant au rendement de l'employé. Il faut donc battre en brèche les arguments des pourfendeurs de ces mesures de contrôle attachés aux vieilles sinécures.
L'Etat nouveau que les autorités veulent mettre en chantier commande une vision éclairée et responsable dans tous les domaines. Accablé par les charges et les calamités de la guerre et en proie aux effets du ralentissement de l'activité économique, le peuple ne peut digérer plus encore ces lourdeurs administratives que le capitaine Ibrahim Traoré avait pointé du doigt dès sa prise de fonction.
Un contrôle qui devrait être effectué de façon sérieuse et pratique, sans calculs politiciens ni chasse aux sorcières. C'est ainsi qu'on mettra fin à « l'inaction » quasi-totale d'une administration qui regorge pourtant de cadres compétents souvent relégués au second plan pour leur refus de « rentrer dans ce système délictueux ».
Quitter le copinage pour privilégier la méritocratie, voilà aussi un autre but de cette initiative louable. Plus que jamais, l'administration publique est appelée à devenir l'un des bras armés du développement. Un juste retour des choses en définitive.