Congo-Kinshasa: Au camp des déplacés de Bujari, des enfants contraints d'élever leurs petits frères et soeurs

29 Juillet 2024

Des mineurs chefs de ménage qui doivent veiller et nourrir leurs petits frères ou sœurs sont nombreux dans les camps des déplacés autour de Goma dans le Nord-Kivu. Ce sont des enfants non accompagnés ou des orphelins qui se retrouvent seuls dans les sites et doivent faire face à toutes les difficultés de survie comme d'autres déplacés.

Radio Okapi a rencontré l'un d'eux. Il s'appelle Moïse, 16 ans, et vit avec ses deux petites sœurs.

Habitant de Rugari, ce jeune prend soin de deux fillettes de six et huit ans dans le site de Bujari, groupement Kibati à une dizaine de kilomètres de Goma.

Il rapporte que leur père a été tué pendant la guerre dans leur village, tandis que leur maman est décédée à la suite d'une maladie dans le site de déplacés:

« Papa a été tué à Rugari et maman est tombée malade ici et elle est morte. Pour que nous ayons à manger, il faut que j'aille en brousse pour aller chercher des condiments. Si je trouve quelque chose j'amène. Si je ne trouve pas je rentre ».

Devenu chef de famille par la force des choses, l'enfant Moïse est contraint d'effectuer des travaux champêtres et autres afin de gagner quelques billets de franc congolais et ainsi nourrir ses jeunes sœurs.

A côté de leur petite case vit une dame plus âgée, qui est leur voisine. Elle témoigne des difficultés que traversent ces enfants:

« Nous avons des orphelins ici qui n'ont ni père ni mère. Certains sont morts pendant la guerre. Son père a été fusillé pendant leur fuite. C'est lui qui garde ses petites sœurs dans une petite case ».

Comme Moïse et ses sœurs, ils sont nombreux les enfants non accompagnés dans différents camps de déplacés.

Faustin Maniro Kanane, secrétaire du site de Bujari, affirme que dans chaque site, le responsable doit veiller aussi sur ces cas d'enfants non accompagnés pour se rassurer qu'ils reçoivent de l'aide humanitaire ou des soins médicaux en cas de maladie. Mais c'est une situation traumatisante, reconnaît-il.

AllAfrica publie environ 500 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.