La banque centrale d'Éthiopie (NBE) a annoncé ce 29 juillet 2024 une réforme majeure du régime de change. Grâce à ce changement d'un système jusqu'ici ultra-verrouillé, le pays a obtenu la validation par le FMI d'un programme d'aide de 3,4 milliards de dollars en sa faveur. Cela signe la fin d'une surévaluation artificielle de sa monnaie.
L'Éthiopie libéralise son régime de change : lundi 29 juillet, la banque centrale éthiopienne a laissé flotter la monnaie nationale, le birr, qui a plongé de 30 % par rapport au dollar. Les banques éthiopiennes sont désormais autorisées à vendre et à acheter des devises étrangères à leurs clients et, entre elles, à des taux librement négociés.
C'est la fin d'un strict contrôle des changes qui surévaluait artificiellement le birr, et qui encourageait l'Éthiopie à importer plus qu'elle ne pouvait se le permettre. Cela l'avait conduite à faire défaut sur sa dette en décembre dernier.
Cette réforme monétaire était une des conditions du Fonds monétaire international (FMI) pour l'octroi d'un nouveau prêt de 10,5 milliards de dollars, fort attendus par une Éthiopie à court de financement.
La chute de la monnaie nationale est en effet censée calmer les importations et, au contraire, doper les exportations, pour rendre la balance commerciale excédentaire. Elle devrait aussi permettre d'attirer plus d'investissements étrangers en dollars ou en euros, ce que le gouvernement éthiopien peinait à faire depuis la fin de la guerre civile (2020-2022).
Les négociations n'en ont pas moins traîné en longueur entre le FMI et les autorités d'Addis-Abeba, ces dernières craignant l'impact d'une chute de la monnaie sur le pouvoir d'achat des Éthiopiens.