En Côte d'Ivoire, le village Ebrié, dans la commune d'Adjamé, avait été en partie démoli le 21 juillet par les autorités de la capitale économique. Pleins d'amertume, certains riverains fouillent encore les décombres, plus d'une semaine après cette opération de déguerpissement en vue du prolongement d'une voie menant au quatrième pont d'Abidjan.
En Côte d'Ivoire, cela fait près d'une semaine qu'une partie du village Ebrié dans la commune d'Adjamé, a été démolie par les autorités de la capitale économique. Cela intervient en vue du prolongement de la voie menant au quatrième pont d'Abidjan.
Certains riverains sont toujours sur les lieux et tentent de retrouver leurs affaires au milieu des tas de gravats, à l'instar de Christelle Beugré : « Mes affaires sont dans la maison, les diplômes de mes enfants, les papiers de mes petits-enfants. Tout est enseveli. »
Cinq jours après la démolition de leur maison, cette riveraine et ses soeurs sont encore sur le site. Aidées par des jeunes du quartier, elles fouillent dans les décombres dans l'espoir de retrouver quelques affaires ensevelies.
Depuis lors, ne sachant où aller, cette famille est installée dans le garage, seule partie ayant échappé aux machines. Christelle déplore cette situation : « On achète l'eau avec des bidons. Pour la nourriture, nos voisins - ceux qui n'ont pas été touchés - et d'autres qui passent nous donnent 1 000 ou 2 000 francs CFA. D'autres nous donnent à manger. Et c'est comme ça que ça se passe. »
L'État alloue 4,3 milliards de FCFA à l'indemnisation des impactés
Selon ces riverains, les autorités d'Abidjan ont dépassé la zone d'emprise prévue pour l'extension de la voie menant au quatrième pont.
Adrienne Beugré fait partie des impactés. « On attend qu'ils viennent faire leur route et puis qu'ils nous rétrocèdent le reste de nos terrains et on va construire ici, lance-t-elle. S'ils veulent nous dédommager, ok, on va le prendre pour construire. S'ils ne veulent pas nous dédommager, nous allons nous débrouiller pour construire nous-mêmes ce qu'on peut. »
Un montant de 4,3 milliards de FCFA (soit 6,5 millions d'euros) a été dégagé par l'État ivoirien pour l'indemnisation des impactés.
La chefferie continue de réclamer la poursuite des échanges afin, selon elle, d'élargir la liste des ayants droit.