La direction nationale des Examens a fait signer une lettre d'engagement aux correcteurs du baccalauréat. Le contenu de cette lettre inquiète les enseignants.
Prudents. Les enseignants de mathématiques dans la province d'Antananarivo se sont abstenus de corriger les copies du baccalauréat, hier, lors du premier jour de la correction de cet examen. Au lieu de commencer le principal travail, à la fin de la commission d'entente, ils ont réclamé une explication de la direction des Examens nationaux (Den) sur la lettre d'engagement qu'elle les a fait signer avec la mention « Lu et approuvé».
Cette lettre mentionne qu'ils sont tenus de s'engager à effectuer les travaux de correction qui seront attribués durant le baccalauréat, session 2024, et à respecter les différentes organisations que la Den leur propose en termes de réalisation de ces travaux et de vacation y afférente.
« La finalité de cette mesure n'est pas claire. Nous craignons que cela ait rapport avec la vacation. Qu'elle ne serait pas payée après la délibération, si on signe cette lettre. Nous ne voulons pas nous engager dans cette manoeuvre, donc pas de correction ! Nous voulons toucher nos honoraires, après service fait, comme cela a toujours été le cas, pendant de nombreuses années », fustigent des enseignants de mathématiques.
Procédures à suivre
Des correcteurs d'anglais, de philosophie ont également refusé de signer cette lettre d'engagement pour les mêmes raisons. Par contre, ils ont corrigé quelques dizaines de feuilles de copies durant la première journée. Ces derniers menacent de ne pas procéder à la délibération, au cas où le paiement serait en retard. Les enseignants de Malagasy, d'Histoire-Géographie, de Français, par ailleurs, ont signé cette lettre d'engagement et ont procédé à la correction. « Personne n'a remis en question cette lettre chez nous », confient des correcteurs de ces matières.
La Den se veut rassurante. « Il n'y a pas de quoi s'inquiéter. L'État a déjà versé la vacation dans la caisse de l'université d'Antananarivo, comme l'a affirmé le directeur des Affaires financières de l'université. Toutefois, il y a des procédures à suivre dans le paiement.
Il ne peut s'effectuer qu'après service fait », explique Harinaivo Ralaivao, directeur des Examens nationaux. Ce service fait, pour les correcteurs, c'est tout de suite après la délibération. « Mais pas un jour, une semaine, un mois, une année après », notent-ils. Les correcteurs, durant la session 2023, ont refusé de procéder à la délibération sans le paiement de leur vacation. Les correcteurs de mathématiques décideront, ce jour, s'ils vont commencer la correction ou pas.
