Gabon: Un éternel perroquet/ Que dites-vous ?

30 Juillet 2024

Quand Mikhaël Bakhtine fait l'historicité du roman, genre littéraire caractérisé selon lui par la notion de « Dialogisation », il va mettre l'accent sur la différence entre le romancier et l'écrivain inter-textuel.

Ainsi, il dira : « le Romancier - surtout le romancier d'aujourd'hui ne pense pas, il fait qu'associer automatiquement des mots et de images dans sa tête et chancelant dans le chaos de ses émotions, il n'a pas non plus de vrais sentiments [ ]. Il écrit en rêvassant, égaré dans ses rêveries et parfois dans ses délires, à peu près comme un psychotique ordinaire ».

Notre travail ne consistera pas à mener un métadiscours sur une oeuvre littéraire, d'art mais transposer cette définition à notre cher penseur sur les hommes politiques de notre univers socio-politique appelé Gabon. Sans s'attarder sur les définitions théorique, philosophique du mot Politique, il sied de retenir que la politique est l'art de bien gérer la cité, apporter au peuple un bien être pluriel.

L'approche définitionnelle du roman semble s'appliquer chez certaines personnalités politiques qui s'illustrent par des propos tels que « les militaires doivent rester dans les casernes et non sur le terrain politique ». De telles affirmations nous amènent à poser plusieurs interrogations.

Le militaire n'est-il pas un citoyen ? Existe-t-il une école qu'elle soit traditionnelle ou moderne dont la mission principale serait de former des hommes dans le domaine politique ? Le militaire est-t-il une personne dénuée de qualités intellectuelles et morales, du bon sens pour mener à bien les affaires de la cité ?

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Ces individus ont un intérêt à consulter l'histoire de certaines grandes puissances qui leurs offrent des espaces dans les médias pour s'attaquer à la Haute personnalité de la Transition. Sachant que ces mêmes la France, les Etats-Unis d'Amérique, la Grande Bretagne, l'Allemagne, etc. sont relativement des modelés dans plusieurs domaines de la vie. Nous citerons entre autres

Aussi, avant de critiquer les Assises qui se sont déroulées récemment sous la dénomination le Dialogue National Inclusif, il faut penser aux nombreuses rencontres, à caractères politiques, qui se sont tenues au moment où certains étaient dans la « Majorité toute Puissante ».

Pendant la gestion qualifiée de calamiteuse par le peuple, certains opposants, les hommes des Eglises, ils se préoccupaient à tenir des points de presses pour vanter leurs mérites tout azimut jusqu'à dire que le peuple gabonais menait une vie au-delà de leurs moyens. En ce qui concerne des rencontres dont nous faisons allusion on notera la tenue des Forums, les Assises d'Agondje et le Dialogue national qui se sont tenus avant les élections de 2023 la liste est longue.

Il se peut que le peuple se trompe mais nous n'avons pas vu les résultats, à portée sociale, économique, politique voire culturelle, sortis de ces multiples messes pourtant il y avait bel et bien la présence des intellectuels, des femmes et hommes compétents. On ne peut pas parler des résultats du DNI pourtant les actes ne prendront effet qu'après le Référendum.

Au moment où le peuple se lamentait de la mauvaise gouvernance, du chaos des hommes politiques, caractérisée par l'absence des moyens de communications modernes, des crimes rituels, du chômage, de l'absence des structures de santé modernes et des médicaments y compris du personnel soignant et d'une école que l'on peut qualifier d'être « Une école pour échouer », texte écrit par professeur de l'ENS du Gabon, le détournement des deniers publics, l'exploitation abusive des richesses du sol, les donneurs de leçon d'aujourd'hui brillaient par une léthargie indescriptible.

Quand on sait combien de fois, ils ont entrainé le peuple vers le libertinage par l'adoption d'un texte dit « La dépénalisation », lequel nous écartait de nos valeurs morales divines, de nos us et coutumes, il ya lieu de s'esclaffer et dire « l'Homme pense Dieu rit » selon Milan Kundera dans l'Art du roman.

Ils se comportaient comme des pédagogues sans théories, démarches, pratiques d'enseignement-apprentissage susceptibles de conduire, guider le peuple vers une réelle réalisation, concrétisation, le désir des citoyens, celui de s'épanouir ne faisait partie de des enjeux politiques.

Loin d'être perroquet ou d'avancer des arguments persuasifs dominés d'émotions pour se faire des admirateurs ou amis circonstanciels dont le but serait de trouver une place au soleil, la Transition est une ère qui, annonce non seulement les fondations pour bâtir un véritable renouveau mais pose des actes louables.

Ces actes visibles et palpables posés par Monsieur le Président de la Transition, Chef de l'Etat ont été cités lors de son séjour dans la province de la Nyanga.

Qui aurait pensé la levée des mesures qui gelaient les situations administratives des fonctionnaires et la suspension des concours dans des Ecoles supérieures, des centres de formation et le recrutement au sein de la Fonction publique ?

Qui aurait pensé au retour de la bourse scolaire pourtant son annulation n'avait jamais eu des explications ?

Qui aurait pensé que les retraités allaient retrouver le sourire ?

Qui aurait pensé certains axes routiers du pays retiendraient l'attention des autorités ? Tout ceci pour dire que Monsieur le Président, quand il dit « je sais où je vais, ce sont eux qui ne savent pas où je vais atterrir », assume entièrement ce qu'il dit sans trahir ; il est conscient des responsabilités inhérentes à la fonction présidentielle qu'il incarne actuellemen sans verbes démagogiques.

Notre libérateur est un héros, un écrivain intertextuel comme l'entend Mikhaël BAKHTINE dans sa définition suivante : « L'écrivain intertextuel, en revanche, est un écrivain actif, conscient à la fois de son immense privilège existentiel et de la responsabilité que cela implique, destin qu'il assume sans trahir sa dignité [ ]. Il n'a besoin ni d'honneurs [ ], ni de publicités ravageuses autour de sa créativité. Il n'a besoin, uniquement, que de disposer de sa conscience ».

Enfin, penser comme l'impensé à la Transition, revient à interroger notre mémoire et établir une comparaison objective entre quinze ans au pouvoir et moins d'un an au pouvoir. De là, si nous sommes des hommes caractérisés par le bon sens, l'esprit de justice, l'honnêteté intellectuelle, nous déduisons que la période que nous traversons, en dépit du lourd passif des déchus, est porteuse d'espoir et non teintée de démagogies.

MAKAYA Romain

Enseignant de Français du Second degré de l'Enseignement Général.

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