Niger: Modernisation du secteur agricole et de l'élevage - La Banque mondiale apporte 600 milliards de Fcfa

30 Juillet 2024

Le Premier ministre, Ali Mahamane Lamine Zeine a présidé, dans l’après-midi du lundi 29 juillet 2024 au centre des conférences Mahatma Gandhi de Niamey, la cérémonie de lancement officiel du programme de modernisation du secteur de l’agriculture et de l’élevage financé à hauteur d’un milliard de dollars, soit plus de 600 milliards de F cfa.  Rapporte l’Anp.  Qui ajoute   que   ce programme, vise à assurer la sécurité alimentaire, nutritionnelle, la résilience aux risques climatiques, l’augmentation de la productivité et d’autres.

Après la signature de l’accord de financement par les deux parties, le Premier Ministre a, après avoir rappelé la place qu’occupe le secteur agricole et pastoral pour le chef de l’Etat, le général de brigade Abdourahmane Tiani, souligné que ce projet, le tout premier du genre au bénéfice de la population nigérienne, « est un défi qui doit se réaliser très rapidement », tout « en prenant l’engagement de satisfaire la Banque ainsi que tous les partenaires qui soutiennent le Niger ».

Par ailleurs, un panel de haut niveau sur le financement de la sécurité alimentaire au Niger a été animé sous la présidence du Premier ministre, par le ministre délégué aux finances et de l’économie, M. Boubacar Saidou, le ministre de l’agriculture et de l’élevage, le Colonel Mahaman Elhadj Ousman, le Secrétaire Exécutif du CILSS, Dr Abdoulaye Mahamadou et le directeur régional de la BM pour le développement durable, M. Cheikh Jenane.

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Au cours de ce panel, le ministre de l’agriculture et de l’élevage le Colonel Mahaman Elhadj Ousman a rappelé que les sanctions imposées par la Cédéao sur le Niger au lendemain de la prise du pouvoir par le Cnsp ont démontré la nécessité de la sécurité alimentaire et combien il est crucial pour un pays d’avoir ses propres bases productives.

Tout en soulignant les défis auxquels fait face le Niger pour assurer la sécurité alimentaire, le ministre en charge de l’agriculture a insisté sur la valorisation de la production locale qui inclut le programme de la grande irrigation ainsi que la valorisation de l’élevage.

Prenant part à ces échanges, le Secrétaire Exécutif du CILSS, Dr Abdoulaye Mahamadou a, à son tour, rappelé les défis auxquels est confronté le sahel notamment, les défis du changement climatique, la sécheresse et les inondations qui impactent les productions agricoles.

Il a également évoqué le défi de la productivité, car selon lui, « l’Afrique de l’ouest est l’une des régions où on utilise moins l’engrais ».

Néanmoins, malgré ces défis, selon le représentant du CILSS, la production agricole au Sahel a plutôt augmenté ces dernières décennies, même si cela ne se remarque pas.

Le délégué auprès du ministre des finances et de l’économie, M. Boubacar Saidou, ainsi que le directeur régional de la Banque mondiale pour le développement durable, M. Cheick Jenane ont à leur tour pris la parole pour évoquer la question des investissements financiers.

Le vice-président de la Banque Mondiale, M. Ousman Diagana a félicité les panelistes pour les questions pertinentes évoquées ainsi que les informations « extrêmement précises qu’ils ont données ».

« L’agriculture nigérienne, étant la colonne vertébrale du pays, souffre des caprices du changement climatique » a-t-il déploré réitérant l’engagement de la Banque Mondiale à soutenir le Niger avec comme principale préoccupation, le bien-être de sa population. « Notre institution évolue également pour faire face aux crises mondiales » a fait savoir M. Ousman Diagana selon qui, la Banque s’engage à adopter des stratégies pour mieux aider les pays à relever le défi du développement et à parvenir à une croissance durable inclusive. Ainsi, pour le vice-président de la Banque, la transformation du secteur agricole est impérative et est fondamentale pour surmonter les contraintes qui entravent la productivité ainsi que d’autres défis.

« Ce projet de modernisation du secteur de l’agriculture et de l’élevage qui a adopté une approche programmatique en plusieurs phases, et représente une opportunité de renforcer les initiatives de développement en moyen et long terme à hauteur d’un milliard de dollars, soit plus de six cents milliards de Fcfa qui se répartissent sur trois phases » a annoncé M. Diagana selon qui, 350 millions de dollars sont immédiatement disponibles et le reste sera mobilisé au cours du temps que le projet sera mis en œuvre.

Selon Monde Afrique, jusqu’au putsch mené par le général Tiani, 40 % du budget de l’Etat dépendait, selon le régime militaire, des ressources dites non domestiques : dons ou prêts des pays ou institutions étrangères.  Le Niger a une économie peu diversifiée, dépendant de l'agriculture pour 40 % de son Pib. Le taux d'extrême pauvreté a atteint 52,0 % en 2023 en raison d'une croissance négative par habitant et d'une inflation en hausse, ce qui, par rapport à 2022, a augmenté la population extrêmement pauvre de près de 1,1 million de personnes, portant le total à 14,1 millions de personnes en 2023.

Selon la Banque mondiale, en 2023, le Bureau de coordination des affaires humanitaires (UNOCHA) a rapporté que 4,3 millions de personnes, soit 17 % de la population, avaient besoin d'une assistance humanitaire au Niger, contre 3,7 millions en 2022. En janvier 2024, selon l’Agence des nations unies pour les réfugiés (Hcr), le Niger a accueilli près de 690 000 réfugiés, demandeurs d'asile et personnes déplacées à l'intérieur du pays (Pdi), dont une majorité dans les régions de Tillaberi, Tahoua et Diffa.

 

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