Ile Maurice: Bernard Maigrot connaîtra sa sentence demain

Après 23 ans, l'affaire Vanessa Lagesse connaîtra son dénouement demain. En effet, le juge Luchmyparsad Aujayeb de la cour d'assises prononcera la sentence pour Bernard Maigrot qui a été reconnu coupable par les membres du jury pour le meurtre de la styliste.

Les avocats de la poursuite et ceux de la défense ont présenté leur réquisitoire le jeudi 18 juillet.

Me Darshana Gayan, du bureau du Directeur des poursuites publiques (DPP), qui était assistée de Meᣵ Audrey Stephen, Kevin Moorghen, Irfaan Mittoo et Yanish Jeerasoo, a demandé à la cour de prendre en considération les faits et circonstances du meurtre de la trentenaire. Vanessa Lagesse avait été tuée en mars 2001 dans son bungalow à Grand-Baie. «Un acte de violence qui a été commis sur la victime et a entraîné sa mort. Le principe juridique doit refléter la nature de l'infraction et la détermination de la peine ne peut pas être une science mathématique mais nous devons examiner la proportionnalité de l'acte», a plaidé Me Gayan devant le juge.

Elle est aussi revenue sur la déposition de Bernard Maigrot en cour, qui dit avoir des problèmes de santé. Pour elle, le fait de disposer d'une circonstance atténuante liée à son état de santé n'est pas une raison pour interférer avec une peine appropriée.

Elle a, dans un autre volet, évoqué un abus de confiance dans la mesure où tous deux, a dit Me Gayan, se connaissaient depuis des années. «Ils avaient une liaison et l'accusé était en position de confiance. Vanessa Lagesse a été agressée dans sa propre maison et les blessures subies ont été à la tête, à l'abdomen et au thorax et la quantité de sang dispersé démontre l'atrocité de l'acte. Ensuite, elle a été placée nue dans une baignoire.»

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Me Gavin Glover, Senior Counsel, assisté de Me Nabil Moolna, qui représente les intérêts de Bernard Maigrot, a insisté sur le fait que cette affaire qui dure depuis 23 ans a connu un «inordinate delay». Pour lui, la remise de la peine d'emprisonnement doit être beaucoup plus élevée en raison du problème de retard excessif. «Je ne suis pas d'accord avec le délai de cinq ans et trois mois avancé par l'accusation, mais c'est le délai global de 23 ans. Il s'agit d'un cas exceptionnel et la cour doit conclure que le décès des principaux témoins et l'absence des autres témoins qui sont à l'étranger ont eu un impact sur l'affaire.»

Me Glover a critiqué la poursuite en soutenant que celle-ci, utilisant la prérogative du DPP, avait décidé d'arrêter l'affaire alors qu'elle était sur le point de perdre. «D'ailleurs, l'accusation qualifie Bernard Maigrot d'homme libre. What an illusion!» poursuit Me Glover. Il a déclaré que la cour est dans le flou quant à la façon dont le meurtre a été commis. «La cour ne doit pas condamner mon client à plus de dix ans de prison», a plaidé Me Glover.

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