La visite d'État du président Rajoelina en Guinée-Bissau sonne le début de la coopération bilatérale entre les deux pays. Des liens sous le signe du panafricanisme, dont les prémices remontent à la période de la pandémie.
Le panafricanisme. C'est sur cette base que s'officialise la coopération bilatérale entre Madagascar et la Guinée-Bissau. La signature d'un accord-cadre général de coopération entre les deux pays est le point d'orgue de la visite d'État de Andry Rajoelina, président de la République, en Guinée-Bissau.
À entendre les prises de parole des deux chefs d'État d'hier, cette officialisation des relations bilatérales entre les deux pays est le corollaire des «liens d'amitié» entre Andry Rajoelina et son homologue guinéen, Umaro Sissoco Embaló. D'autant plus que cette visite d'État est une grande première pour un président malgache. Elle découle surtout d'une vision partagée pour le renforcement de la coopération Sud-sud, notamment, entre les pays africains.
Une démarche dont Madagascar a déjà démontré la concrétisation au plus fort de la pandémie causée par la Covid-19, souligne le président bissau-guinéen. La Guinée-Bissau fait partie des pays africains qui ont passé une importante commande de Covid-Organics ou CVO, durant cette période. Elle a même affrété un avion spécial pour la récupérer. Umaro Sissoco Embaló affirme que "le CVO a sauvé des vies en Afrique".
Coopération
Le président de la Guinée-Bissau affirme que lui-même a été atteint de la Covid-19. "Je me suis fait ambassadeur du Tambavy CVO pour démontrer comment on pouvait sauver des milliers de vies. Et ça a marché", atteste Umaro Sissoco Embaló, en indiquant qu'il a partagé le CVO avec ses voisins d'Afrique de l'Ouest et d'Afrique centrale. "C'est un grand exemple de panafricanisme que tu as démontré à tes frères", ajoute-t-il, s'adressant à Andry Rajoelina.
Pour accentuer l'importance de cette première visite d'État d'un président malgache, Andry Rajoelina a été décoré de la médaille d'Amilcar Cabral. Il s'agit de "la plus haute distinction de la Guinée-Bissau", note le communiqué de la présidence de la République.
"Cet accord marque une nouvelle étape dans nos relations diplomatiques, pour renforcer nos liens d'amitié et de coopération. Pour la première fois, un chef d'État malgache effectue une visite officielle en Guinée-Bissau. C'est la marque de notre volonté mutuelle d'avancer main dans la main, face aux défis du continent africain. Il est important de marquer cette solidarité", déclare le locataire d'Iavoloha.
Umaro Sissoco Embaló, lui aussi, joue sur la note de la coopération entre pays africains. "Si on visite d'autres continents. Si on part en Chine ou en Inde, pourquoi ne pas nous rendre visite entre nous, africains", soutient-il. Le président bissau-guinéen affirme que, de son côté, il fera tout pour que les termes de l'accord signé avec Madagascar soient concrétisés. Par réciprocité, le président de la Guinée-Bissau effectuera également une visite d'État à Madagascar prochainement.
Formation d'officiers
L'accord-cadre de partenariat signé entre Madagascar et la Guinée-Bissau, hier, couvre vingt-huit secteurs. Le domaine militaire a, notamment, été souligné. Un accord signé par le général Lala Monja Delphin Sahivelo, ministre des Forces armées, au nom du gouvernement malgache, et Carlos Pinto Pereira, ministre des Affaires étrangères, de la Coopération internationale et des Communautés, pour le gouvernement bissau-guinéen.Cette coopération militaire concerne l'admission d'élèves-officiers bissau-guinéens à l'Académie militaire (Acmil), d'Antsirabe. Plusieurs nations africaines envoient des jeunes élèves-officiers se former à l'Acmil depuis plusieurs années. Le président Umaro Sissoco Embaló a fait l'éloge de la réputation de cette académie, en rappelant notamment que feu le capitaine Thomas Sankara, ancien président du Burkina Faso, un farouche panafricaniste, est un ancien de l'Acmil Antsirabe.