Une enquête judiciaire a été ouverte à l'encontre de deux chefs de fokontany, dans le district de Vohipeno. Ils auraient réglé à l'amiable l'affaire du viol de deux fillettes.
Deux petites filles de 8 et 9 ans ont été agressées sexuellement et les premières autorités des villages ont voulu classer sans suite l'affaire à leur niveau. Les faits survenus dans la commune rurale de Mahazoarivo, du district de Vohipeno, ont été portés au grand jour, lundi, quand une personne digne de confiance s'est présentée à la gendarmerie pour les dénoncer.
Une ouverture d'enquête sur ce double viol doublé d'une affaire de corruption a été signalée. Deux chefs de fokontany sont tenus comme suspects et se trouvent, depuis ce même lundi, en garde à vue dans la chambre de sûreté de la gendarmerie du Poste fixe de Mahazoarivo. L'investigation risque de prendre encore quelques jours, du fait que l'auteur du crime sexuel aurait pris la clé des champs.
Condamné
À la lumière de la déclaration de l'informateur, enregistrée par les gendarmes, les deux enfants ont été abusées par un seul homme, le 25 juillet, dans le fokontany d'Amboitsara II. Le pédocriminel, identifié par les familles des victimes, aurait confessé son forfait. Il vit dans un autre fokontany, à Ambodiara II.
Sollicités par les familles des deux petites victimes, en tant que notables et premiers représentants de l'État au niveau local, les chefs de deux fokontany ont, peut-être par ignorance, décidé d'arranger le crime. Ils ont condamné le violeur à offrir aux victimes cinq boeufs et une somme d'un million d'ariary, à titre de réparation. Leur pseudo-verdict leur a valu une convocation immédiate à la gendarmerie.
Une fois là-bas, ils ont proposé deux cent mille ariary aux enquêteurs pour qu'ils fassent taire l'affaire qu'ils disent avoir déjà résolue. Ils voudraient également qu'ils oublient cette enquête. L'argent, synonyme de preuve de corruption infructueuse, a été confisqué et sera présenté au juge. Les mis en cause ont été retenus pour les besoins de la procédure.
Conclure un cas de viol par voie de conciliation est passible d'une condamnation, surtout que la politique pénale, actuellement appliquée, n'accorde aucune tolérance ni à l'auteur ni au complice. La mise en détention préventive est systématique.