Madagascar: Or sujet

Non, comme le titre ne l'indique pas, on ne va pas parler de médaille d'or olympique derrière laquelle les athlètes courent à Paris, en particulier les sportifs malgaches. Il ne s'agit pas d'une utopie ni d'un rêve inaccessible étant donné que l'immense Jean Louis Ravelomanantsoa a montré la voie en atteignant la finale du 100 m des J.O 1968 à Mexico.

Hélas, il semblerait qu'on ait oublié sa mémoire et le fait que c'est au stade de Mahamasina qu'il a signé ses premiers exploits courant le 100 m plat en 10 secondes dans les années 60. Une performance incroyable à l'époque que les instances internationales ont demandé à remesurer la piste. Son nom aurait dû être associé à jamais à celui du stade.

Heureusement que la légende de Jean Louis Ravelomanantsoa n'a pas inspiré les concepteurs des sujets au baccalauréat. Beaucoup de candidats auraient calé sur ce passé historique du plus grand athlète malgache de tous les temps. Ils ont préféré Messi et Faneva Ima Andriantsima, plus contemporains. On a manqué une opportunité de rappeler au souvenir des jeunes une des personnalités historiques du pays, une référence internationale, une icône du sport à un moment justement où la médiocratie s'installe subrepticement dans tous les domaines. Valoriser les rares modèles qui ont jalonné l'histoire n'aurait pas été superflu.

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Mais qu'importe. Les enseignants chargés d'établir les sujets étaient libres dans leur choix. Là où c'est impardonnable et inadmissible, c'est de constater que les sujets ont comporté des erreurs. Les candidats ont perdu du temps en tentant de résoudre des équations en Mathématiques ou des problèmes en Physique alors qu'il manquait des éléments dans le sujet, sinon le sujet ne figurait tout simplement pas au programme de l'année scolaire.

Quel crédit faut-il accorder à un diplôme que les candidats auraient obtenu grâce au bonus octroyé par les correcteurs pour réparer les erreurs dans les sujets ? On pourrait même décrocher une mention grâce au bonus. Si ce n'est un faux diplôme, cela y ressemble.

On ne fait que dévaloriser davantage le diplôme de baccalauréat déjà secoué chaque année par des histoires récurrentes de fuite de sujets. Mais c'est certainement plus facile que d'annuler carrément cette session et de procéder à un nouvel examen. C'est pourtant la solution idoine et radicale pour tenter de redonner à un carton ses lettres de noblesse. Il faut arrêter de bachoter avec les sujets.

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