Afrique de l'Est: La RDC ouvre une enquête sur l'indemnisation de victimes d'affrontements en 2000 impliquant l'Ouganda

Le ministre de la Justice de la RDC a annoncé ce 30 juillet 2024 à Kisangani, au nord-est du pays, l'ouverture d'une enquête et la création d'une commission sur la gestion du Fonds pour la réparation et l'indemnisation des victimes des activités illicites de l'Ouganda (Frivao), suite aux critiques de victimes de la Guerre des Six jours. En 2000, le chef-lieu de la province de la Tshopo avait été le théâtre d'affrontements meurtriers entre Rwandais et Ougandais, deux armées d'occupation qui avaient envahi l'est de la RDC durant la deuxième guerre du Congo (1998-2003).

En République démocratique du Congo (RDC), le ministre de la Justice Constant Mutamba a ordonné au parquet général de la Cour d'appel de la province de la Tshopo d'entamer des poursuites. Cela contre l'équipe de gestion du Fonds pour la réparation et l'indemnisation des victimes des activités illicites de l'Ouganda (Frivao) pour les victimes de la Guerre des Six jours.

Constant Mutamba soupçonne une mauvaise gestion du Frivao, dont le processus d'indemnisation est critiqué par les victimes. Il a donc profité d'un déplacement à Kisangani pour annoncer l'ouverture d'une enquête.

Accueilli sous les ovations

Accueilli sous les ovations au siège du Frivao, le garde des sceaux a tout d'abord écouté des victimes de la Guerre des Six jours et le coordonnateur du fonds. Cela avant de demander au procureur d'instruire le dossier à charge contre le comité de gestion de Frivao :

%

« Nous avons constaté beaucoup d'écarts de chiffres entre ce qui a été réellement décaissé et le travail pour lequel ce décaissement a été opéré, a déclaré le ministre de la Justice, a-t-il déclaré. Nous nous sommes exercés à écouter les victimes et ces victimes ont conforté le rapport de l'IGF [Inspection générale des finances, NDLR] et ont conforté toutes les discussions que nous avons eu avec l'équipe dirigeante de Frivao ».

Constant Mutamba a aussi instruit d'urgence la mise en place d'une commission qui aura plusieurs missions. « Cette commission a pour vocation, entre autres, de contre-vérifier le travail d'identification des victimes qui a été partiellement fait, afin de nous donner la latitude de décider sur le redémarrage du processus d'indemnisation individuelle des victimes », a-t-il détaillé.

« Le ministre a pris une bonne décision »

La décision du ministre de la Justice est jugée salvatrice par des victimes de la Guerre des Six jours. « Frivao a été incompétent et leur incompétence a été notoire et voilà le résultat aujourd'hui, crie l'une d'entre elles. Le ministre a pris une bonne décision ». Un autre abonde : « Suivant la manière dont Frivao a géré les victimes, Frivao nous a maltraités. La décision du ministre est la bienvenue. »

La commission, qui sera mise en place en urgence, sera constituée de représentants des victimes de la Guerre des Six jours, des notabilités et des experts, a ajouté Constant Mutamba.

Des victimes dénoncent la gestion des fonds

En 2000, Kisangani, dans le nord-est de la RDC, était le théâtre d'affrontements meurtriers entre Rwandais et Ougandais. Ces deux armées d'occupation, qui avaient envahi l'est de la RDC durant la deuxième guerre du Congo (1998-2003), se sont violemment battues pour le contrôle de Kisangani et ses ressources naturelles. Des combats intenses, qui ont fait plus de 1 000 victimes civiles, plusieurs centaines de blessées, et de nombreux dégâts dans la ville.

En juin 2024, l'indemnisation de ces victimes a commencé. Mais, sur place, certaines d'entre elles dénoncent la gestion de ce Fonds pour la réparation et l'indemnisation des victimes des activités illicites de l'Ouganda (Frivao).

AllAfrica publie environ 500 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.