Guinée: Condamnation de Dadis Camara à 20 ans de prison - La réaction de Human Rights Watch

Dadis Camara
1 Août 2024

Le 31 juillet 2024, un tribunal en Guinée a condamné l'ancien président guinéen autoproclamé, Moussa Dadis Camara, et sept autres personnes, lors d'un procès historique pour des viols et des meurtres de manifestants commis en 2009, a déclaré Human Rights Watch le 31 Juillet 2024.  Ils ont condamné Dadis Camara et Tiégboro à 20 ans de prison et ont condamné Tomba à 10 ans d'emprisonnement. L'information est disponible sur   https://www.hrw.org/fr

Selon cette source, à la demande du parquet, le tribunal a également décidé de requalifier tous les chefs d'accusation de crimes ordinaires en crimes contre l'humanité. C'est la première fois que des crimes contre l'humanité sont poursuivis en Guinée. Ce procès portant sur une attaque généralisée contre des manifestants pacifiques dans un stade de la capitale, Conakry, a captivé le pays. Il est le premier du genre concernant des violations des droits humains de cette ampleur en Guinée.

« Ce verdict rend justice aux victimes et aux survivants qui attendaient ce moment depuis si longtemps, près de 15 ans après les exactions brutales du massacre du stade de 2009, dont les effets continuent de les hanter », a déclaré Tamara Aburamadan, conseillère juridique auprès du programme Justice internationale à Human Rights Watch. « Cette décision envoie un message fort et clair aux responsables de crimes graves en Guinée et ailleurs, selon lequel la justice est possible. Le procès devrait aussi permettre de tirer des leçons pour encourager les efforts de justice au niveau national dans le monde entier. »

Les juges ont également reconnu cinq autres personnes coupables d'avoir commis les crimes contre l'humanité allant de meurtres, à des violences sexuelles et à la torture, parmi d'autres crimes, et ont ordonné des peines allant de 10 ans à la prison à perpétuité. Les juges ont ensuite acquitté quatre hommes.

Les juges ont également statué sur les demandes de réparation et ont accordé entre un et trois milliards de francs guinéens (environ 115 000 à 345 000 dollars US) pour les différents groupes de victimes, notamment celles qui ont subi des traumatismes physiques et psychologiques.

A noter   que les avocats inscrits au Barreau de Guinée ont décidé de boycotter toutes les audiences dans tout le pays jusqu'au 31 juillet en signe de protestation contre la disparition forcée de membres de la coalition de l'opposition.

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