Cameroun: Le tiktokeur Junior Ngombe mis en liberté provisoire

Le TikTokeur de 23 ans a été remis en liberté provisoire après avoir passé une semaine en détention. D'abord interpellé le 24 juillet à Douala où il réside, il avait été transporté à Yaoundé au secrétariat d'État à la Défense. Des avocats et des acteurs de la société civile nationale et internationale se sont mobilisés pour dénoncer le sort qui lui a été réservé.

Sur les réseaux sociaux, Junior Ngombe appelle dans des vidéos la jeunesse camerounaise à s'inscrire massivement sur les listes électorales pour 2025. Il dénonce la mainmise du RDPC, le parti majoritaire, sur le système et plaide pour l'alternance.

Peu de temps après sa sortie du tribunal militaire de Yaoundé, au téléphone, Junior Ngombe, soulagé, assure n'avoir subi aucune torture physique. Libéré sous garant, il n'est pas, pour le moment, inculpé d'incitation à la rébellion ou propagation de fausses nouvelles mais il doit rester à la disposition de la justice militaire car l'enquête se poursuit.

Parmi les avocats qui se sont portés volontaires pour l'assister, l'ancien bâtonnier Akere Muna, Me Serge Emmanuel Chendjou ou encore Maître Hippolyte Meli. Tous contestent la compétence du Tribunal militaire de Yaoundé pour poursuivre un civil pour des propos tenus en ligne.

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Il n'a pas été inculpé parce qu'on n'a pas encore saisi le juge d'instruction. Nous ignorons en plus si la procédure a été classée sans suite ou si les poursuites ont été abandonnées. Ce qui veut qu'une épée de Damoclès pèse encore sa tête et qu'à tout moment, la justice peut réveiller cette procédure.

Amélie Tulet Ils dénoncent aussi l'interpellation de Junior Ngombe par des hommes en civils sans mandat le soir du mercredi 24 juillet à Douala. Et son transfert ensuite vers Yaoundé. Dans la vidéo qui a, semble-t-il, fait réagir les autorités, Junior Ngombe répétait qu'en 2025 « soit on gagne, soit on gâte tout ». Et s'adressant au parti au pouvoir, le RDPC : « On ne veut plus rien négocier avec vous. On sait que vous allez truquer les élections ».

Human Rights Watch rappelle que le recours à la justice militaire pour des civils viole des règles de droit international. L'ONG se dit préoccupée par « une répression généralisée de la dissidence au Cameroun, à l'approche de la présidentielle de 2025 ».

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